Introduction scientifique
Contacts :
Maud Boyet
mboyet@ens-lyon.fr |
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Sylvain Pichat
spichat@ens-lyon.fr |
Derniere modification: 17/01/01
Plan du module:
Quelques idees sur le module de 'Chimie
de la Terre':
Introduction :
La géochimie consiste a regarder les mécanismes géologiques en appliquant les règles de la chimie. Pour partir sur de bonnes bases il faut donc redéfinir un certain nombre de règles et de concepts fondamentaux de chimie. Cette science est aujourd'hui largement considérée puisque les méthodes analytiques et les appareils de mesure fournissent de précieuses données d'une très grande précision. Les roches qui arrivent en surface ne nous renseignent pas sur les profondeurs terrestres et les plus vieilles semblent approcher les 4 milliards d'années. Pour comprendre le fonctionnement générale de notre planète nous devons regarder au delà de note atmosphère et replacer la Terre au sein du système solaire. Nous savons aujourd'hui que la Terre n'est pas une planète morte, cette dynamique terrestre se manifeste de manière spectaculaire à travers les tremblements de Terre ou encore les éruptions volcaniques. Il est alors nécessaire de comprendre cette dynamique: Quand et comment s'est formée la Terre? Comment a-t-elle évoluée depuis sa naissance? Quelle composition a-t-elle aujourd'hui?
Nous allons voir comment nous pouvons répondre
à ces différentes questions d'un point de vue géochimique,
avec quelles méthodes et quelles hypothèses de travail.
1 - Description actuelle : etat des connaissances
Nous savons que la Terre n'est pas une sphère homogène, les éléments chimiques se répartissent de manière concentrique. On distingue de la surface au centre de la Terre : la croûte, le manteau supérieur, le manteau inférieur, le noyau externe et la graine. La croûte se divise en deux sous-ensembles de compositions fortement distinctes : une croûte océanique basique et une croûte continentale plutôt acide. Il n'existe pas seulement une variation chimique verticale, on distingue également un grand nombre d'hétérogénéités chimiques de plus faibles amplitudes latéralement.
Nous ne pouvons pas estimer la composition moyenne de la Terre à partir des échantillons disponibles sur la surface terrestre. Ces derniers nous renseignent sur la partie superficielle mais les parties profondes restent plus énigmatiques. La composition globale de la Terre est définie à partir des météorites chondritiques. On fait donc l'hypothèse que ces météorites représentent le matériel du système solaire primitif et sont apparentées à la Terre.
Composition des différents réservoirs : http://earthref.org/GERM/reservoirs/reservoirs.htm
Nous pouvons représenter
ceci par l'intermédiaire d'une sphère, lorsqu'on clic sur
la planète la composition moyenne apparaît. Pour avoir plus
de détail on avance en zoomant (outil = loupe) et la les compositions
des différentes couches concentriques apparaissent.
2 - Evolution de la Terre depuis sa formation
2.1 - La formation de la Terre
D’aspect extérieur les météorites se ressemblent avec une surface toujours plus ou moins vitrifiée. Le frottement dans l’air conduit à un échauffement suffisant pour faire fondre la couche la plus externe. Des analyses chimiques plus précises ont conduit à établir une véritable classification.
Faire une classification des différentes météorites avec une composition moyenne pour chaque type, des photos macroscopiques et microscopiques si possible. Toujours selon le même modèle : une photo macroscopique, avec la loupe on passe en microscopique puis grâce à l'outil spectromètre de masse on peut avoir les compositions.
On considère que la composition globale de la Terre
s'apparente à celle des corps du Système solaire les moins
différenciés, les météorites de la famille
des chondrites. Cette hypothèse de travail est primordiale et largement
discutée à ce jour par la communauté scientifique.
2.2 - L'age de la Terre
Cette question a toujours intéressée les scientifiques, ils ont fait des nombreuses estimations et ont appliqués des méthodes très diverses. Un modèle d'âge a pu être avancé en géochimie grâce à l'analyse de différents systèmes isotopiques sur des échantillons terrestres et météoritiques. On distingue trois événements majeurs au sein du système Terre-Météorites:
4.55Ga : fin de la condensation planétaire.
4.49Ga : fin de la condensation planétaire.
4.47Ga :âge de l'atmosphère.
3 - Evolution de la chimie de la Terre
Nous savons que la Terre n'est pas homogène aujourd'hui mais comment les éléments étaient-ils répartis lors de sa formation? Il s'est tres vite posé une question fondamentale : la Terre a-t-elle connu une différenciation au cours des temps géologiques (accrétion homogène) ou finalement cette forme globale en couches concentriques de compositions différentes date de sa formation (accrétion hétérogène). Nous savons aujourd'hui que la Terre devait être homogène et les différents processus de différenciation ont conduit à sa structure actuelle. Du matériel profond est extrait en continu (avec des périodes de différentes intensités) par l'intermédiaire des points chauds et au niveau des dorsales médio-océaniques. On retrouve à l'inverse du matériel de surface dans les profondeurs de la Terre. Ces témoignages permettent de discuter de la convection mantellique. Discussion et illustration des modèles à 1 couche ou 2 couches. Le refroidissement de la Terre au cours du temps a sans doute influencé la convection donc l'extraction de matériel vers la surface ainsi que le recyclage en profondeur.
Témoignages:
Le système isotopique Hf-W indique que le Noyau terrestre a été formé seulement quelques millions d'années après l'accrétion planétaire.
La géochimie isotopique a pu mettre en évidence des zones dans les profondeurs de la Terre de compositions isotopiques très différentes, on parle de réservoirs. Il est alors intéressant se comprendre leurs formations et leurs évolution.
Si on compare les échantillons actuels et les plus vieux échantillons issus du manteau supérieur (MORB), on remarque l'intérieur de la Terre semble beaucoup moins homogène aujourd'hui. Le manteau supérieur actuel est plus appauvri. L'appauvrissement en éléments traces augmente au cours du temps. (On peut établir de petits calculs : on part d'une roche mantellique classique (on peut faire varier la composition de la source) et on applique différents taux de fusion partielle, on va alors voir la composition du liquide qui remonte à la surface).
Par exemple, la présence de sédiments dans
la source des basaltes hawaiiens confirme bien l'idée de recyclage
, des slabs plongeraient bien dans les profondeurs du manteau (TOMOGRAPHIE
SISMIQUE).
4- Les concepts de chimie utilises
4.1 - Les notions de base de chimie
Si l'on regarde la distribution des abondances des éléments dans le Soleil on remarque que les éléments de numéro atomique pair sont plus abondants que ceux de numéro atomique impair. Pour éliminer cet effet, on normalise par rapport à une référence. Un spectre de terres rares par exemple est toujours normalisé aux chondrites, sa lecture en est alors facilitée.
Exemple pour l'utilisateur : spectre
REE non normalisé et spectre normalisé.
http://www.colorado.edu/physics/2000/index.pl - http://www.webelements.com/webelements/elements/
Nous n'avons pas besoin de toutes les informations disponibles
sur ces sites. L'essentiel est la masse, les différents isotopes
d'un élément avec leurs masses et leurs abondances.
http://www.colorado.edu/physics/2000/index.pl
http://marwww.in2p3.fr/voyage/radioactivite.html
http://wwwrcamnl.wr.usgs.gov/isoig/period/index.html (tableau périodique intéressant pour les systèmes isotopiques ci-dessous).
Principaux systèmes isotopiques appliqués aux Sciences de la Terre :
Description des différents systèmes en insistant sur la constante de désintégration et les propriétés chimiques des éléments pères et fils pour comprendre quel système isotopique sera le mieux adapté pour un problème posé.
Samarium/Néodyme - Uranium/Thorium/Plomb- Rubidium/Strontium-
Lutécium/Hafnium- Potassium/Argon.
4.2 - Les applications en géologie
Une notion importante est celle de "la compatibilité" : un élément est considéré comme incompatible si il a tendance à partir dans la phase liquide (le magma) au cours de la fusion. Les éléments préférant rester dans le résidu de fusion sont dits compatibles ou encore réfractaires. Un "gros" élément, par exemple, va avoir tendance à fuir la phase solide (milieu très ordonné) pour trouver plus de confort au sein du liquide.
Le comportement d'un élément va donc être défini en terme de coefficient de partage (D) entre une phase solide (un minéral) et une phase liquide (un magma).
Considérons un élément i: D = [i] solide / [i] liquide
Si D>1, l'élément i est compatible, il va être retenu dans le manteau lors de la fusion et rentré dans la composition des premiers minéraux formés au cours de la cristallisation.
Notion qui peut facilement se comprendre avec une animation.
Possibilité d'exercices.
Principe de l'isochrone :
A réfléchir !!!!!
Que signifie vraiment l'âge obtenu?
Le principe de datation consiste à mesurer la concentration
d'un élément père radioactif et celle de son élément
fils radiogénique. Pour interpréter ces mesures en terme
d'âge, plusieurs conditions doivent être respectées
: la source de l'échantillon est considérée isotopiquement
homogène et le système a fonctionné en système
clos depuis l'âge de la roche (fermeture du système isotopique)
jusqu'à nos jours. Si le système (la roche par exemple) a
connu une perturbation alors l'âge est faux et nous renseigne sur
cette perturbation. Les roches sont aisément perturbées par
le métamorphisme. Un âge est toujours donné
avec une certaine incertitude, cette dernière augmentant avec l'âge
de l'objet. La précision des mesures sur les rapports isotopiques
est très forte aujourd'hui grâce au développement de
techniques analytiques et d'appareils de mesures de plus en plus performants.
5 - Les méthodes employees par les geochimistes: appareils et techniques de mesures
5.1 - Séparation chimique
Comment fait-on pour partir d'une roche et arriver à analyser un seul élément? Comment mesurer des quantités aussi faibles?
Généralement les échantillons prélevés sur le terrain sont dans un premier temps broyer pour obtenir une poudre, aussi fine que de la farine, représentant la roche totale. Les roches sont composées de différents minéraux ayant des propriétés chimiques et physiques différentes. L'attaque de l'échantillon, appelée également digestion, est réalisée par l'action d'acides concentrés (acide fluorhydrique, acide nitrique, acide perchlorique) qui cassent les liaisons atomiques. L'échantillon, placé dans un récipient en Téflon (matière résistante aux acides forts), est chauffé pendant 48 heures (150°C) en présence de plusieurs acides. Au final l'échantillon n'est plus sous forme solide mais liquide. Certains minéraux (le grenat pas exemple) sont plus résistant et demandent des techniques plus perfectionnées.
Si l'utilisateur souhaite, par exemple, savoir les concentrations d'éléments traces présents dans son échantillon, il analyse directement cette solution totale par ICP-MS. Les concentrations des éléments traces dans un échantillon sont de l'ordre du ppm (partie par million = 10-6) et les appareils de mesures actuels sont capables de mesurer des concentrations au ppb (partie par billion = 10-9)
Si par contre l'utilisateur souhaite connaître des
compositions isotopiques, il doit éliminer les éléments
dont il n'a pas besoin de cette solution initiale. On parle de purification
puisqu'à la fin des préparatifs un seul élément
restera dans cette solution. Cette phase de séparation est possible
grâce à au pouvoir séparateur de résines placées
dans uns colonne.
5.2 - Méthodes de mesure
La principale méthode de mesure est la spectrométrie
de masse. Le fonctionnement est très simple et comme son nom l'indique
il est basé sur les variations de masse entre les éléments
chimiques ou entre les isotopes d'un même élément.
Le principe peut être représenté par une animation
(domaine de la physique).
Idées de programmes divers :