Des chercheurs français ont utilisé la technique de PCR pour identifier de l'ADN spécifique de la bactérie Yersinia pestis dans des restes de pulpe dentaire vieilles de 600 ans.

Les dents ont été prélevées sur des squelettes inhumés dans une fosse commune près de Montpellier entre le 13ème et la fin du 14ème siècle, c'est à dire pendant la grande épidémie dite de Peste Noire qui a décimé les populations européennes au 14ème siècle (17 à 28 millions de morts).

La description de l'épidémie faite par les historiens du moyen âge permet de la rapprocher de la maladie infectieuse causée par Yersinia pestis (et que nous appelons peste).

Mais il n'y avait, jusqu'à ce jour, aucune preuve définitive de l'identité de l'agent pathogène en cause.

D'autres agents pathogènes que Yersinia étaient d'ailleurs candidats à cette (lourde) responsabilité.

Une des principales source d'erreur et de controverse pour la publication de résultats sur du matériel biologique ancien concerne le risque de contamination par de l'ADN de l'environnement; toujours présent en plus grande quantité et aussi en meilleur état (voir l'article de Ludovic Orlando).

Pour éviter tout risque de contamination par des produits de PCR déjà réalisées dans leur laboratoire, ces chercheurs ont décidé de «sacrifier» systématiquement les paires d'oligonucléotides utilisés comme amorces. Chaque PCR a été réalisée avec une paire d'amorce différente, ciblant une région différente du génome de Yersinia pestis. Chaque paire d'amorce n'a été utilisée qu'une seule fois et aucun témoin positif n'a été réalisé (d'où, certainement, le nom de «PCR suicide»).

Au delà de ce résultat, il est remarquable de constater que la pulpe dentaire est exploitable par des techniques de biologie moléculaire pour étudier l'histoire, même lointaine, des maladies infectieuses (600 ans tout de même !).