Outils

Actualité de l'ENS de Lyon

Deux Prix Nobel à l’ENS de Lyon

Nobels_Chauvin-Negishi
Actualité
 

Colloque international "Demain pour une chimie choisie"

Yves Chauvin et Ei-Ichi Negishi répondaient aux questions des jeunes.

Côte à côte, deux Prix Nobel de Chimie : le Français Yves Chauvin et le Japonais Ei-ish Negishi.
En ouverture du colloque international Demain pour une chimie choisie plus de 300 collégiens et lycéens ont rencontré des scientifiques, dont deux prix Nobel de chimie, pendant une matinée à l'École normale supérieure de Lyon le jeudi 20 novembre 2011. Les uns après les autres, une vingtaine d'élèves sont montés sur la scène de l'amphithéâtre Charles Mérieux, devant leurs camarades, pour poser des questions rédigées en classe, avec leurs professeurs. Les intervenants étaient au nombre de cinq : Yves Chauvin (Prix Nobel 2005), Ei-ichi Negishi (Prix Nobel 2010), Marie-Laure Bocquet (directrice de recherche au CNRS), Pablo Lerey (reporter du Chemical World Tour) et Francis Luck (de la direction scientifique de Total S.A.). L'animation et la coordination étaient assurées par Jean-François Le Maréchal, maître de conférences à l'École normale supérieure de Lyon.
Les enfants ont d'abord posé aux scientifiques des questions sur leur carrière ou sur leur travail. Ils ont ainsi appris que le parcours professionnel d'Yves Chauvin ne serait plus possible aujourd'hui, où toujours plus de diplômes sont nécessaires. Le professeur Negishi, quant à lui, a expliqué comment et pourquoi il avait émigré du Japon de l'après guerre aux U.S.A. pour y faire sa thèse avec H.C. Brown, puis y développer ses propres recherches à Purdue University. Un film pédagogique de 7 minutes a permis d'expliquer en termes simples la notion de catalyse, sujet passionnant qui a suscité de nombreuses questions auxquelles les deux savants ont répondu avec beaucoup de simplicité.
Les questions sur l'éthique ont montré que les jeunes étaient au fait même de cette réflexion. Contraste saisissant, ces chercheurs ont expliqué que cette question, certes importante, ne devait pas empêcher la science d'avancer. Conscients que des esprits mal intentionnés pouvaient éventuellement utiliser leurs travaux pour « produire des gaz de combat », ils expliquèrent pourquoi cette question, pour des recherches fondamentales en chimie, n'était pas au centre de leurs soucis. Marie-Laure Bocquet a précisé que pour les projets de recherche européens, cette question d'éthique n'était pas écartée, mais abordée par des spécialistes de l'éthique et non par les scientifiques eux-mêmes.
Beaucoup d'émotion dans l'assistance quand Loïc, 14 ans et déficient visuel, dut, parce que l'émotion ne lui permettait pas de se souvenir de sa question, poser sa canne blanche, s'accroupir et mettre son antisèche en braille sur le sol pour y repérer tactilement les mots de sa question qui portait sur l'alternative possible de la chimie aux centrales nucléaires. C'est le Professeur Negishi, très marqué comme tous les Japonais par l'accident nucléaire de Fukushima, qui a tenu à répondre à sa question.
Deux heures trente avaient été prévues pour la rencontre avec les scientifiques, mais les élèves en redemandèrent, envahissant la scène pour assaillir les prix Nobel de questions et se faire prendre en photo à leur côté. Conclusion de cette matinée : la recherche est une affaire de volonté, il faut y croire. La chimie propre au service de processus de synthèse économes en énergie et en atomes est un sujet motivant auquel les jeunes seront tôt ou tard invités à participer.
Légende photo - de gauche à droite : Yves Chauvin, Ei-ichi Negishi , Marie-Laure Bocquet , Pablo Lerey  et Francis Luck. Photos ENS Lyon

Mots clés