Un moment rare et instructif
Jeudi après-midi à 14h. 15 personnes, pas une de plus, se retrouvent dans le hall du site Monod. Jean-Pierre Moussus, professeur de biologie, responsable scientifique des collections d'histoire naturelle de l’ENS de Lyon, vient nous chercher pour nous faire entrer dans une salle dont peu de personnes connaissent l’existence, sauf les agrégatifs.
Nous sommes ici dans une sorte de musée, un cabinet de curiosités. Les visiteurs sont des personnels de l'école, ou des personnes extérieures (étudiants, retraités) qui ont été informées par la Bibliothèque. Ces visites ont en effet été organisées dans le cadre de l’événement « Des savoirs et des images, nouveaux regards sur l’Encyclopédie » qui se tient jusqu'au 31 mars 2014 dans le hall et la coursive de la bibliothèque Diderot, sur le parvis Descartes.
Sous une vitrine de verre, un pélican en piteux état : « Pour vous montrer l’effet des ravageurs » explique Jean-Pierre Moussus, assisté de Margarethe Maillart, préparatrice au Département de sciences de la vie. Herbiers, squelettes, bocaux, animaux empaillés, (pardon, naturalisés). Certains sont des échantillons rares, pratiquement introuvables aujourd’hui : un gypaète barbu, un casoar, même une sorte de rapace mal étiqueté, avec un nom latin censé évoqué une espèce, seul problème, elle n’existe pas ! Mais ça fait aussi partie de l’enseignement à dispenser aux futurs enseignants : la rigueur dans le catalogage et l’étiquetage est aussi importante que la préservation des échantillons.
La visite continue avec des pièces issues des collections du Docteur Auzoux, sortes de moulages en carton pâte, faits à la main, en plusieurs exemplaires, dans une usine de Normandie : corps humain à échelle réduite, escargot, sangsue, champignons, de véritables œuvres d’art. Pour la petite histoire, il faut savoir que les modèles en cire coûtaient 10 fois plus cher que ceux en pâte de papier mâché ; aussi lorsqu’en 1825, la Grande Bretagne se retrouva à cours de cadavres, suite à une loi réduisant le nombre de crimes passibles de peine de mort, l’exportation des oeuvres du Docteur Auzoux connut un grand essor outre-Manche. Le magnifique ouvrage publié aux Editions de La Martinière* est disponible à la bibliothèque.
Nous pouvons ensuite observer au microscope des préparations histologiques : alevin de truite, tête de vairon, estomac de ruminant, intestin de lapin, tête de libellule. Devant 4 squelettes ayant a priori peu de choses en commun (un poisson, une grenouille géante, un manchot et un phoque) notre guide nous fait admirer l’ingéniosité de la nature qui a organisé la nage à travers ces espèces différentes. Sur la mezzanine : crânes d’éléphant, de girafe, de morse, squelette de dauphin. Au milieu des squelettes, un long objet blanc : fémur, corne de narval, os pénien ? Non, simplement une facétie de conservateur : une stalactite !
Les collections actuelles sont issues des collections de l’ENS de Fontenay Saint-Cloud. À l’occasion du déménagement de l’école à Lyon, la collection a été partagée avec la faculté des Sciences d’Orsay qui en a récupéré un quart. L’ENS de Lyon n’a plus de loup, mais dispose d’un pangolin, d’un ornithorynque, d’un wombat etc.
* Les collections du docteur Auzoux ont fait l’objet d’un très beau livre aux éditions de la Martinière
Jean-Pierrre Moussus n'est pas seulement enseignant et responsable des collections de l'ENS de Lyon, c'est aussi un formidable photographe de la nature et des animaux. Il tient un bloc avec de magnifiques photos légendées et commentées. Un vrai bonheur des yeux pour les amoureux de la nature et des petites bêtes.
Voir Instants Nature
Visiter l'exposition "Des savoirs et des images : nouveaux regards sur l'Encyclopédie". En savoir plus
Nous sommes ici dans une sorte de musée, un cabinet de curiosités. Les visiteurs sont des personnels de l'école, ou des personnes extérieures (étudiants, retraités) qui ont été informées par la Bibliothèque. Ces visites ont en effet été organisées dans le cadre de l’événement « Des savoirs et des images, nouveaux regards sur l’Encyclopédie » qui se tient jusqu'au 31 mars 2014 dans le hall et la coursive de la bibliothèque Diderot, sur le parvis Descartes.
Sous une vitrine de verre, un pélican en piteux état : « Pour vous montrer l’effet des ravageurs » explique Jean-Pierre Moussus, assisté de Margarethe Maillart, préparatrice au Département de sciences de la vie. Herbiers, squelettes, bocaux, animaux empaillés, (pardon, naturalisés). Certains sont des échantillons rares, pratiquement introuvables aujourd’hui : un gypaète barbu, un casoar, même une sorte de rapace mal étiqueté, avec un nom latin censé évoqué une espèce, seul problème, elle n’existe pas ! Mais ça fait aussi partie de l’enseignement à dispenser aux futurs enseignants : la rigueur dans le catalogage et l’étiquetage est aussi importante que la préservation des échantillons.
La visite continue avec des pièces issues des collections du Docteur Auzoux, sortes de moulages en carton pâte, faits à la main, en plusieurs exemplaires, dans une usine de Normandie : corps humain à échelle réduite, escargot, sangsue, champignons, de véritables œuvres d’art. Pour la petite histoire, il faut savoir que les modèles en cire coûtaient 10 fois plus cher que ceux en pâte de papier mâché ; aussi lorsqu’en 1825, la Grande Bretagne se retrouva à cours de cadavres, suite à une loi réduisant le nombre de crimes passibles de peine de mort, l’exportation des oeuvres du Docteur Auzoux connut un grand essor outre-Manche. Le magnifique ouvrage publié aux Editions de La Martinière* est disponible à la bibliothèque.
Nous pouvons ensuite observer au microscope des préparations histologiques : alevin de truite, tête de vairon, estomac de ruminant, intestin de lapin, tête de libellule. Devant 4 squelettes ayant a priori peu de choses en commun (un poisson, une grenouille géante, un manchot et un phoque) notre guide nous fait admirer l’ingéniosité de la nature qui a organisé la nage à travers ces espèces différentes. Sur la mezzanine : crânes d’éléphant, de girafe, de morse, squelette de dauphin. Au milieu des squelettes, un long objet blanc : fémur, corne de narval, os pénien ? Non, simplement une facétie de conservateur : une stalactite !
Les collections actuelles sont issues des collections de l’ENS de Fontenay Saint-Cloud. À l’occasion du déménagement de l’école à Lyon, la collection a été partagée avec la faculté des Sciences d’Orsay qui en a récupéré un quart. L’ENS de Lyon n’a plus de loup, mais dispose d’un pangolin, d’un ornithorynque, d’un wombat etc.
* Les collections du docteur Auzoux ont fait l’objet d’un très beau livre aux éditions de la Martinière
Photographies
Jean-Pierrre Moussus n'est pas seulement enseignant et responsable des collections de l'ENS de Lyon, c'est aussi un formidable photographe de la nature et des animaux. Il tient un bloc avec de magnifiques photos légendées et commentées. Un vrai bonheur des yeux pour les amoureux de la nature et des petites bêtes.
Voir Instants Nature
Exposition à la bibliothèque
Visiter l'exposition "Des savoirs et des images : nouveaux regards sur l'Encyclopédie". En savoir plus
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