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Actualité de l'ENS de Lyon

Des roches du Groenland témoignent du processus de formation de la Terre

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Publication dans NATURE du 31 octobre 2012

Vue de la chaîne d’Isua (sud-ouest du Groenland), prise en août 2010 lors de la mission d’échantillonnage © Hanika Rizo

Il y a 4,58 milliards d’années, la Terre se serait formée par accrétion de matériaux du système solaire. La chaleur produite par ce processus d’accrétion, ainsi que par la décomposition d’éléments radioactifs, aurait provoqué la fonte de ces matériaux. Résultat : entre 100 et 200 millions d’années après sa formation, la Terre aurait été constituée d’un océan de magma en fusion au centre duquel se serait concentré un noyau métallique. Peu à peu, cet océan se serait refroidi. La croûte terrestre se serait alors formée, puis la dérive des continents se serait déclenchée. Cette cristallisation du magma en fusion se serait accompagnée d’une structuration chimique de la Terre : des couches concentriques aux compositions chimiques distinctes se seraient individualisées. Ce sont les traces de ces inhomogénéités primordiales que les chercheurs ont retrouvé dans les roches d’Isua.
Une équipe franco-danoise menée par des chercheurs du Laboratoire « Magmas et volcans » (CNRS / Université Blaise Pascal / IRD), vient de découvrir, dans ces roches témoins du premier milliard d’années de notre planète, un déficit en Néodyme 142, élément chimique clé dans l’étude de la formation terrestre. Ce déficit étaye l’hypothèse selon laquelle, entre 100 et 200 millions d’années après sa formation, la Terre était constituée d’un océan de magma en fusion qui s’est peu à peu refroidi.
Réalisés en collaboration avec le Laboratoire de géologie de Lyon (CNRS/Université Lyon 1/ENS Lyon) et l’Université de Copenhague, ces travaux sont publiés le 1er novembre 2012 dans la revue Nature. Lire le communiqué de presse commun.

Références :
The elusive Hadean enriched reservoir revealed by 142Nd deficits in Isua Archaean rocks - Nature 491, 96-100 doi:10.1038/nature11565 - Hanika Rizo(1), Maud Boyet(1), Janne Blichert-Toft(2), Jonathan O’Neil(1), Minik Rosing(3) & Jean-Louis Paquette(1)
1. Université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand, Laboratoire Magmas et Volcans, UMR6524,
2. Laboratoire de Géologie de Lyon, Ecole Normale Supérieure de Lyon and Université Claude-Bernard Lyon 1, UMR 5276
3. Natural History Museum of Denmark and Nordic Center for Earth Evolution, University of Copenhagen

Les coulisses d'une ERC


Maud Boyet, chargée de recherche au laboratoire Magmas et Volcans de l'université de Clermond-ferrand, est titulaire d'une ERC junior qui a permis le financement de ce projet de recherche.
« Hanika Rizo (mon étudiante), est allée sur le terrain au Groenland et a collecté une partie des échantillons avec Minik Rosing et Jonathan O'Neil (Postdoc avec moi). L'autre partie je l'ai collectée pendant ma thèse avec Francis Albarede qui était mon directeur; Janne etait co-directrice de ma thèse. Une partie des analyses (isotopes de l'Hf) a été faite à l'ENS de Lyon ».

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