Le laboratoire de l’improvisation libre
Le monde des musiques librement improvisées se caractérise aujourd’hui par une très grande diversité esthétique, du minimalisme à la noise, en passant par la musique concrète, le drone ou le free jazz – véritable terrain de jeu sur lequel se retrouvent toutes sortes de musiciennes et musiciens attirés par l’exploration d’un rapport aux autres que rien ne vient
contraindre de l’extérieur.
Ces manières variées de pratiquer l’improvisation libre reposent sur néanmoins sur un principe commun : l’idée que l’on peut, sur le champ, inventer une musique à plusieurs. Pratiquer l’improvisation libre, c’est donc inévitablement, s’interroger sur les conditions mêmes qui rendent possible cette invention collective. Et ce faisant, c’est éprouver concrètement par le son des problèmes aussi divers que la négociation des préférences esthétiques, la communication non-verbale, ou l’émergence de conventions implicites. C’est en ce sens que j’en suis venu à considérer l’improvisation libre comme une sorte de laboratoire – à la fois théorique et pratique.
Au cours de ces deux journées, il s’agira donc d’explorer ensemble un certain nombre de situations et de protocoles de jeu visant à développer, plus qu’une virtuosité instrumentale, une « virtuosité » de l’écoute et de la coordination : improvisations incitées à partir d’extraits sonores/musicaux rapidement analysés ; improvisations à contraintes (contraintes d’interaction, contraintes temporelles, contraintes instrumentales) ; lectures de partitions verbales ou graphiques ; auto-analyse et auto-annotation des improvisations réalisées collectivement ; etc.
Gratuit
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