Agenda de l'ENS de Lyon

De la naissance de la vedette à l’avènement de la mise en scène, de Talma à Antoine et Lugné-Poe, on interrogera la signification de l’engouement du public français pour l’acteur, non seulement dans le domaine strictement théâtral – notamment dans les relations instaurées avec la mise en scène ou par les liens tissés avec les autres domaines artistiques (peinture, musique, sculpture et, à la toute fin de la période, avec le cinéma et la photographie) –, mais également au sein de la société. On se demandera si l’acteur n’apparaît pas au théâtre comme la figure héroïque que les mutations politiques, sociales et idéologiques du pays rendent progressivement absente ou problématique sur la scène de l’Histoire. Dans la mesure où, du drame romantique au drame naturalo-symboliste, de telles mutations trouvent un écho dans les écritures dramatiques du XIXe siècle, un lien peut-il s’établir entre l’acteur (ses pratiques et ses représentations), les écritures dramatiques et l’Histoire ? On s’interrogera d’une part sur la signification esthétique, sociale, culturelle du jeu et des pratiques de l’acteur, qu’il expose et représente à travers les mémoires, la correspondance, les arts théâtraux ou la dramaturgie. On questionnera d’autre part les représentations de l’acteur dans la presse, les comptes rendus de spectacles, les témoignages et l’iconographie, afin de dégager le sens de cette figure : ce qu’elle représente dans le domaine théâtral et artistique bien sûr, mais aussi dans l’espace social où elle prend une envergure dont l’expression « monstre sacré » rend compte.

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