Organisée en cinq mouvements, cette thèse en géographie culturelle, interroge l’habiter des adolescents à travers leurs pratiques spatiales, depuis les espaces domestiques jusqu’aux établissements scolaires, espaces publics, voire lieux des voyages, réels ou rêvés. L’étude est envisagée comme un moyen d’explorer la construction du rapport au monde des individus. Les adolescents sont abordés comme acteurs sociaux et spatiaux à part entière. L’enquête est conduite sur un terrain bi -national, franco-suisse, auprès d’adolescents âgés de 14 à 18 ans, scolarisés dans des établissements scolaires secondaires. La méthodologie de la recherche est inédite, en collectant des données selon plusieurs modalités. Interfaces individualisées et géolocalisation sont mobilisées au bénéfice de cartographies interactives. Des itinéraires commentés par les adolescents complètent des entretiens semi-directifs. Par le recours à une micro-géographie, le déchiffrement des pratiques spatiales permet de saisir les indices de la relation à l’espace, notamment la nostalgie, la renommée et le voisinage. La recherche met en lumière des médiations de l’expérience spatiale individuelle, et, le processus d’entrée en familiarité avec les lieux. Elle révèle la discontinuité de la présence et de l’attention au monde. Les résultats de la recherche intéressent aussi l’enseignement de la géographie dans le secondaire. La parole des adolescents témoigne des incertitudes et de la nécessité d’un nouveau projet pour cette géographie.
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