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Agenda de l'ENS de Lyon

Le pouvoir du nom dans les Hymnes de Callimaque.

Date
jeu 30 sep 2021
Horaires

14h

Lieu(x)

Salle des Conseils

Intervenant(s)

M. Pierre BELENFANT, du laboratoire HISOMA, sous la direction de M. Christophe CUSSET.

Organisateur(s)
Langue(s) des interventions
Description générale

Le terme παιδιά apparaît au début de l’Euthydème pour désigner les arguties de deux sophistes, jeux de mots qui ne révèlent rien des choses ; παιδιά est aussi le terme utilisé par Platon pour qualifier le discours écrit, incapable de faire connaître ce dont il parle : il constitue dans son ensemble un simple « jeu de mots ». Nous souhaitons dans ce travail montrer l’influence que cette conception de la littérature eut chez Callimaque, et éclaircir le rôle que la παιδιά joue dans l’esthétique de cet auteur. Le corpus se limite au recueil des Hymnes.
L’étude de plusieurs passages du recueil nous donnera d’abord l’occasion de souligner l’importance que revêtent chez Callimaque les questions de lexique. On expliquera en particulier les liens entre χάρις (grâce de l’expression) et mot d’esprit (ἀστεισμός). Nous finirons en montrant que le mot constitue pour Callimaque un moyen d’assurer l’unité de poèmes caractérisés par l’hétérogénéité de leurs éléments.
La deuxième partie de la thèse sera consacrée à la fonction politique de l’étymologie dans les Hymnes : la « resémantisation » des mots et des formules manifeste l’emprise d’une idéologie nouvelle sur les textes du passé. Le jeu de mot est aussi un moyen d’éviter le sérieux du discours de propagande, et de faire coïncider les deux sens du mot χάρις : reconnaissance vis-à-vis du souverain et agrément de l’expression.
La dernière partie montrera que la lecture des Hymnes permet de préciser les termes de la polémique qui opposa Callimaque au poète Posidippe de Pella : le recueil cherche à susciter une réflexion sur la réception de la poésie, et souligne en particulier le fossé qui sépare celle-ci des arts figuratifs. Alors que les épigrammes de Posidippe développent une analogie entre poésie et sculpture, toutes deux sommées de « mettre la chose sous les yeux », l’auteur des Hymnes met en évidence la capacité des mots à occulter la chose représentée, et les ressources que ce pouvoir offre au poète. 

Gratuit

Mots clés