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Agenda de l'ENS de Lyon

Les relations épistolaires entre la famille Kunta de Tombouctou et la Dina du Macina (1818-1864)

Soutenance de thèse

Lundi 08 oct 2012
10 h 00
Ismail TRAORE (Laboratoire ICAR)

Intervenant(s)

Ismail TRAORE (Laboratoire ICAR)

Description générale
La thèse porte sur deux aspects interdisciplinaires de la science à savoir : les études critiques et l’histoire (particulièrement celle du Mali). L’aspect études critique est écrit en arabe, il étudie la plus volumineuse et la plus intéressante correspondance échangée entre Shaykh Sidi Ahmad al-Bakkay Kunta et le dernier émir du Macina (Amadou Amadou).
Ce manuscrit traite de la majeure partie des différends qui opposaient les deux protagonistes particulièrement, mais aussi les sujets brûlants entre les deux familles en général. Elle est la réponse à une première correspondance envoyée par Amadou Amadou, bien que nous n’ayons pas retrouvé la copie, la réponse de Sidi al-Bakkay en retrace les grandes lignes et y répond.
L’aspect histoire se focalise sur l’étude d’une zone restreinte locale, ensuite prend ses sources naturellement dans les manuscrits inédits de l’Institut Ahmad Baba de Tombouctou (IHERIAB). Il s’agit de discuter de la nature, de l’importance des rapports Kunta Peuls et leur évolution durant la période 1818-1864, qui résume la vie de l’empire théocratique de Hamdallaye. Ce jeune Etat dès sa naissance n’a pas hésité à prendre possession de deux pôles de commandements religieux et commerciaux, sous l’autorité de trois émirs, ensuite lance sa conquête sur la ville de Tombouctou et ses environnants.
Cette période n’a pas manqué d’être mouvante ; sans oublier le poids de la présence Touareg dans la création de cette complicité. Pour bien cerner la question, il importe justement de rappeler le climat politique du delta central du Niger pendant les années finissantes du XVIIIe siècle et avant 1818 et de montrer comment ce contexte a permis l’émergence des Kunta et leur suprématie à Tombouctou.
Les Kunta ont été à la fois porteurs d’un message religieux traditionnel et acteurs politiques dans la sous-région, cette double responsabilité ne les laisse pas indifférents face aux événements de cette époque.  Les contenus de ces correspondances, adressées à diverses personnalités de différentes communautés, relatent la postérité de leurs actions entreprises dans le règlement de ces oppositions, témoignent de leur rôle joué dans la recherche de la stabilité et d’un climat de paix et de dialogue dans cette partie de la boucle du Niger.
Ces correspondances venant des Shaykh-s Kunta ou des émirs peuls du Macina, ainsi que celles reçues de leurs auxiliaires traitent différents sujets de la vie quotidienne : des appels à la justice, la meilleure gestion et la bonne gouvernance, des conseils, prêches et des plaidoiries, aux textes administratifs, politiques et jurisconsultes, en passant par les récits de menaces physiques et violences verbales, en allant jusqu’aux médiations, réconciliations et présentations de condoléances etc.
Complément

Salle F001