Cette étude sur l’internationalisation des droits de l’homme pendant l’entre-deux-guerres à partir des questions matricielles que sont les migrations forcées, l’apatridie et les minorités, vise à enquêter sur un temps tout autant dominé par les logiques impériales et nationales, que par une volonté de structuration du champ du droit international, et qui subit l’ombre rétroactive de la Déclaration universelle de 1948. L’analyse ne consiste pas tant en une quête des origines qu’en une étude multiscalaire associant espaces sociaux et espaces spatiaux. New-York, Paris et Genève constituent les espaces qui polarisent les enjeux et contraintes de cette internationalisation. Quatre espaces sociaux principaux, l’Institut de droit international, l’Académie diplomatique internationale, la Dotation Carnégie pour la paix internationale et la Société des nations sont au centre de notre analyse fondée sur des sources pour certaines inédites, auxquels ont été associés des arènes secondaires : l’Union interparlementaire, l’Union internationale des associations pour la Société des nations, l’Union juridique internationale et l’Institut des hautes études internationales de Paris. Chaque chapitre est construit selon une polarité et une échelle différente autour du pivot que constitue l’adoption le 12 octobre 1929 à New York, de la Déclaration des droits internationaux de l’homme par l’Institut de droit international : parcours individuels du juriste russe exilé André N. Mandelstam et d’Albert de La Pradelle, sociographie d’un champ et d’un milieu (compagnie juridique et think tank transnationaux), analyse des structures savantes et de mobilisations, formulation et co-construction normative, biais de réception et communautés interprétatives.
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