Les virus sont des parasites obligatoires qui dépendent intégralement de la machinerie cellulaire pour produire leurs propres protéines. Les ribosomes, les machines supramoléculaires qui traduisent les ARN messagers en protéines, sont donc au cœur des interactions hôtes pathogènes. Historiquement, les ribosomes ont étés perçus comme une machine monolithique. Cependant, des données récentes suggèrent que les ribosomes ne constituent pas une population homogène. En effet, ils peuvent différer par les modifications post-traductionelles des protéines ribosomales, les modifications post-transcriptionnelles des ARNs ribosomiques ou la diversité des protéines qui s’y associent. Au cours de ma thèse, j’ai développé une approche de purification par affinité des ribosomes afin d’identifier l’ensemble des protéines associées à ces derniers. Cette stratégie, qui s’appuie sur l’étiquetage de certaines protéines ribosomales par un épitope synthétique grâce au système CRISPR/Cas9, a permis d’identifier de manière extrêmement robuste un grand nombre de protéines associées au ribosome. Une fois optimisée, j’ai appliqué cette méthode à l’étude des changements de composition du ribosome au cours d’une infection virale. En utilisant le virus Sindbis comme modèle, j’ai pu montrer que l’infection modifie drastiquement la composition des ribosomes. Ces données mettent en évidence les manifestations moléculaires de l’inhibition de la traduction induite par le virus, cumulé à une altération de la maturation des sous-unités du ribosome. Enfin, certaines protéines dont l’association au ribosome est dynamique au cours de l’infection semblent avoir un rôle direct dans la traduction des ARNs viraux.
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