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Agenda de l'ENS de Lyon

Stengers/Bapteste/Dutreil pour démêler les enchevêtrements biologiques, sociaux et géochimiques

Date
mar 09 avr 2019
Horaires

9h-13h

Lieu(x)

Salle MGN 117, 1er étage

Intervenant(s)

Eric Bapteste, Sébastien Dutreil, Isabelle Stengers, Pablo Jensen, Stéphane Grumbach

Organisateur(s)
Langue(s) des interventions
Description générale

L’IXXI organise mardi 9 avril une matinée d’exposés autour des systèmes "enchevêtrés", suivie d'une discussion lancée par la philosophe Isabelle Stengers. 

Une occasion rare d'échanger entre chercheurs de toutes disciplines, pour mieux comprendre ces systèmes complexes où tout semble connecté à tout, rendant difficile la modélisation. Ainsi, nous savons que modifier la concentration d'un gaz a d'innombrables réverbérations dans l'atmosphère; que les espèces biologiques sont profondément entrelacées par les plis de leur histoire; que l'action humaine est distribuée, influencée par les objets et les autres humains, présents et passés… 

Dans cette matinée, nous présenterons des exemples de systèmes enchevêtrés et discuterons différentes tentatives de compréhension, de modélisation formelle et de contrôle. Quelles sont les entités pertinentes qui déterminent les comportements collectifs; qui "agit" dans ces assemblages?

PROGRAMME

  • 9h : Café d'accueil
  • 9h30 - Pablo Jensen (physique, ENS Lyon) : Introduction aux enchevêtrements
  • 10h - Eric Bapteste (biologie, UPMC) : "Tous entrelacés : les réseaux de la biologie "
  • 11h : Pause
  • 11h15 - Sébastien Dutreil (philosophe, CNRS) : "Vivre dans Gaïa : un nouvel objet pour les sciences de la Terre et de la vie" 

        L’hypothèse Gaïa a opéré des déplacements importants sur nos représentations de la vie et de la Terre. Un quiproquo important a suivi la critique de Gaïa par les biologistes de l’évolution :  suivant ces critiques, Gaïa devait être comprise comme un avatar des conceptions altruistes de la vie et de la nature, et engendrerait des problèmes internes à la biologie évolutive – une variante de ces critiques consiste à s’interroger sur la question de savoir si Gaïa est vivante au sens où elle instancierait une définition classique de la vie. Je montrerai qu’il s’agit d’une erreur d’interprétation importante des problèmes en jeu ; Gaïa a bien plutôt présenté un nouvel objet, auparavant non étudié comme tel, ayant reconfiguré les programmes de recherche des sciences de la Terre, de la vie et de l’environnement.  À partir d’une analyse historique des textes de la littérature sur Gaïa mais aussi et surtout des hypothèses implicites faites dans les modèles de Gaïa (Daisyworld), l’essentiel de l’exposé sera consacré à extraire une définition de ce nouvel objet et à repérer les déplacements importants qu’il introduit sur nos représentations de la vie, de la Terre et de la nature.  

  • 12h15 - Discussion lancée par Isabelle Stengers (philosophe, ULB)

Intervenants

  • Eric Bapteste, biologiste, auteur notamment de Tous entrelacés! Des gènes aux super-organismes, les réseaux de l'évolution (Belin)
  • Sébastien Dutreil, philosophe, qui a fait un travail remarquable sur la modélisation de l’hypothèse Gaïa de Lovelock : "Comment le modèle Daisyworld peut-il contribuer à l'hypothèse Gaïa ?"
  • Isabelle Stengers, philosophe, spécialiste des enchevêtrements : en témoignent « La Nouvelle Alliance » (1978), la préface du « Champignon de la fin du monde » (2018), ainsi que ses travaux sur Whitehead.
  • Pablo Jensen, physicien, organisateur avec Stéphane Grumbach, informaticien et directeur de l'IXXI

 

Gratuit

Pablo Jensen, Stéphane Grumbach

Mail : ixxi [at] ens-lyon.fr

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