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ALLF5106 : Littérature ancienne agrégation

ALLF5106 : Littérature ancienne agrégation

Old literature - preparing for the agrégation exams

Enseignant(s) :
  • Anne Lemonnier-Lemieux

Niveau

M2

Discipline

Etudes germaniques

ECTS
4.00
Période
1e semestre
Localisation
Site Descartes
Année
2022

Public externe (ouverts aux auditeurs de cours)

Informations générales sur le cours : ALLF5106

Content objectif

Objectif

Préparer les élèves aux épreuves suivantes de l'agrégation d'allemand: dissertation littéraire en langue française ou allemande à l'écrit, leçon française et explication de texte en allemand à l'oral.

Contenu 

Etude de: Andreas Gryphius, Carolus Stuardus

Texte : - Andreas Gryphius, Carolus Stuardus. Trauerspiel, Stuttgart, Reclam, 2001, 168 S. (ISBN: 978-3-15- 009366-5)

Les tragédies d’Andreas Gryphius empruntent à la tradition jésuite la matrice du drame de martyr. Carolus Stuardus, le troisième Trauerspiel du Silésien, est à la fois représentatif du paradigme et singulier en ce qu’il est le seul qui soit en prise directe avec l’actualité historico-politique. Gryphius en rédige une première version en 1649, l’année même de la décapitation de Charles Ier d’Angleterre, manifestant sa sidération face à un régicide inédit parce que présenté comme fondé en raison et en droit. La pièce est réécrite après la restauration de la monarchie et une seconde version publiée en 1663. L’œuvre au programme (dans la version de 1663) sera envisagée sous le triple angle politico-religieux, rhétorique et dramaturgique. On s’intéressera au cadre historique et confessionnel de la première révolution anglaise et de la guerre civile (anglicans, puritains et indépendants), en référence notamment aux diverses sources alléguées par l’auteur ou identifiées par la critique. Le drame se fait l’écho des controverses politicoconfessionnelles de l’époque sur la monarchie absolue, la souveraineté populaire et la légitimité du tyrannicide qui opposent, y compris dans le camp protestant, les monarchomaques aux défenseurs de l’ordo dei et des « ordres » féodaux. On interrogera la notion de sécularisation de la figure du martyr tributaire de la pensée typologique médiévale qui fait de l’histoire sainte, voire de l’histoire humaine profane, l’annonce ou la répétition de l’événement christique. On se demandera en quoi la sacralisation du fait politique participe du processus de confessionnalisation luthérienne au sein du Saint-Empire et dans quelle mesure l’auteur adhère au modèle théocratique. Au plan rhétorique, on prendra en compte la vocation du théâtre scolaire silésien qui est d’instruire les futures élites urbaines et auliques dans les trois genres de l’éloquence (judiciaire, délibérative, épidictique). Au plan poétique, on étudiera la structure emblématique du drame, les choix dramaturgiques opérés par l’auteur dans sa réécriture de la pièce, la mise en scène sacrificielle du martyre royal conçu comme imitation du Christ, « post-figuration de la Passion », le recours à des topoi comme la vanitas, le sang des rois ou la triple couronne.