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ART-3106 : Interarts : cinéma / histoire de l'art

ART-3106 : Interarts : cinéma / histoire de l'art

Cinema and Art History

Responsable(s) :
  • Emmanuel Reibel
Enseignant(s) :
  • Laura Foulquier
  • Romane Carriere

Niveau

L3 / 1e année

Discipline

Arts

ECTS
5.00
Période
1e semestre
Localisation
Site Descartes
Année
2022

Public externe (ouverts aux auditeurs de cours)

Informations générales sur le cours : ART-3106

Content objectif

Histoire de l’art: 

L. Foulquier

Le volet Histoire de l’Art de ce cours interarts proposera une réflexion autour des traditions en Histoire de l’Art. Comment s’élaborent les repères et les  aspirations des artistes ? Quels enjeux et quelles stratégies sont à l’œuvre dans l’acceptation ou la contestation des traditions ? Nous sonderons « l’économie générale et l’administration du passé dans le présent » pour reprendre les mots de Paul Ricœur et aborderons les notions susceptibles de se rattacher à la tradition (la mémoire, le folklore, le populaire, la reprise, le remploi, etc.). Nous essaierons alors de comprendre comment celle-ci, qu’elle soit absorbée (ainsi des canons, des mesures et des matériaux de l’Antiquité pour le Moyen Âge et la Renaissance), ou rejetée (ainsi de la tradition du format de la peinture d’Histoire bouleversé par les usages qu’en font les Romantiques ou de la tradition de l’espace perspectif déconstruit par les avant-gardes européennes), innerve la réflexion artistique tout en étant un levain indispensable à la production des œuvres.

 

Cinéma:

Romane Carrière

Ce cours considèrera la notion de « tradition » au cinéma sous l’angle politique, en se centrant sur les rapports sociaux dits « traditionnels », et les inégalités qu’ils engendrent, qui sont représentés dans le cinéma brésilien. En nous appuyant sur la figure de l’employée domestique, à partir des comédies chanchadas (Cala a boca, Etelvina, 1958, Sonhando com Milhões, 1963, Eurípides Ramos) jusqu’au cinéma contemporain sur lequel nous insisterons, il s’agira d’analyser comment les films rendent compte de la persistance et des mutations des rapports sociaux traditionnels à l’œuvre dans la société brésilienne. Nous verrons ainsi comment le médium cinématographique, par le biais de la mise en scène, des personnages ou des dialogues, se constitue en outil politique privilégié pour penser la permanence d’une hiérarchie sociale forte au Brésil qui continue à structurer la société et à déterminer les relations entre les groupes sociaux.

En outre, l’analyse de l’évolution de la représentation de l’employée domestique nous permettra de proposer une histoire du cinéma brésilien et de ses formes. Qu’elle soit un personnage principal (Une seconde mère, Anna Muylaert, 2015) ou un personnage secondaire (Aquarius, Kleber Mendonça Filho, 2016), présente aussi bien dans les documentaires (Doméstica, Gabriel Mascaro, 2012) que dans les films de genre (Les bonnes manières, Juliana Rojas et Marco Dutra, 2017), la figure de l’employée domestique s’est imposée comme l’une des figures majeures du cinéma brésilien contemporain, débordant du cadre de la comédie ou du cinéma social dont elle est issue. Dans un premier temps, nous étudierons comment les films se sont emparés de cette figure pour suggérer que les relations entre les individus, loin d’être égales, continuent à être façonnées par des systèmes traditionnels, des imaginaires issus de l’esclavage et de la colonisation qui agencent la vie intime et l’espace privé. Dans un second temps, nous montrerons comment des stratégies de résistance se mettent en œuvre, via le trouble dans l’intimité généré par la proximité de la domestique avec ses employeurs, qui font vaciller l’ordre établi.