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ART-3206 : Interarts : cinéma / histoire de l'art 2.

ART-3206 : Interarts : cinéma / histoire de l'art 2.

Cross-disciplinary class 2 (Cinema and Art History)

Responsable(s) :
  • Emmanuel Reibel

Niveau

L3 / 1e année

Discipline

Arts

ECTS
5.00
Période
2e semestre
Localisation
Site Descartes
Année
2022

Public externe (ouverts aux auditeurs de cours)

Informations générales sur le cours : ART-3206

Content objectif

Thématique commune cinéma / histoire de l'art : le métissage.

Pour la partie histoire de l'art : Nous étudierons la notion de « métissage » en reprenant les écrits de l'historien Serge Gruzinski, spécialiste de l'Amérique latine, auteur notamment de La pensée métisse (1999), qui a été l'un des premier à montrer combien le mélange des cultures et les métissages qui en résultent aux quatre coins de la planète  ont bouleversé nos repères traditionnels. Nous nous appuierons sur l'étude de certaines œuvres du musée issues des différents départements  et sur la présentation de deux collections particulières lyonnaises qui se sont constituées autour de cette notion.

Pour la partie cinéma : Ce cours abordera la notion de métissage en se concentrant sur les hybridités et transferts culturels que nous pouvons identifier dans certains films brésiliens contemporains. Chaque séance sera consacrée à l’étude d’un film brésilien et à l’analyse des métissages culturels à l’œuvre dans ce dernier. Nous faisons d’abord l’hypothèse que ces métissages, par la rencontre qu’ils occasionnent entre des cultures supposément opposées (par exemple, entre un modèle culturel hégémonique et des formes de subculture) ou historiquement et socialement distinctes (cultures d’une autre époque ou espace géographique, cultures noires, indigènes, queers, etc.), font éclore dans les films des utopies qui reconfigurent les modèles culturels dominants et certains de leurs présupposés (maintien des inégalités, formes de domination, etc.). Par exemple, dans Bacurau (Juliano Dornelles et Kleber Mendonça Filho, 2019), la communauté fictive contemporaine du film se base sur le modèle du quilombo, village fondé par les esclaves en fuite, et sur celui du cangaço, une forme de banditisme social né au Nordeste au XIXe siècle. Ces emprunts d’éléments issus d’un autre contexte culturel dessinent dans Bacurau une communauté utopique qui puise dans les cultures dominées des formes pour résister. Ensuite, ces métissages décloisonnent les façons d’être au monde et les modes de pensée : à ce titre, dans Rodéo (Gabriel Mascaro, 2015), l’univers traditionnel et masculin de la vaquejada est subverti par celui de la mode, ce qui conduit à l’ébranlement des catégories homme/femme, humain/animal, etc. Enfin, ces métissages, loin de reconduire une vision stéréotypée d’une culture brésilienne exotique et uniforme, donnent à voir la pluralité des héritages et des visages du Brésil contemporain.