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MOOC eFAN maths : quesaco ?

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Interview de Luc Trouche

À l'occasion de l'ouverture du MOOC Enseigner et former avec le numérique en mathématiques (MOOC eFAN maths), Luc Trouche, professeur des universités, évoque les enjeux de ce MOOC et sa participation.

Le MOOC eFAN maths, en quelques mots ?

Le MOOC eFAN maths se situe dans le prolongement du MOOC « générique » eFAN, qui s’est déroulé au printemps dernier. Porté par l’ENS de Cachan et l’ENS de Lyon, il s’appuie sur des réseaux d’équipes au niveau national, dans les ESPé, les instituts de recherche sur l’enseignement des mathématiques et l’Institut français de l’Éducation. Il est coordonné par Ghislaine Gueudet, de l’ESPé de Bretagne. Ce sont plus de 2500 enseignants, formateurs, étudiants qui se sont déjà inscrits.
Qu'est-ce que ce MOOC apportera aux apprenants ?
Les personnes qui se sont inscrites à ce MOOC sont sans doute motivées par des raisons diverses : la curiosité pour une nouvelle modalité de formation, le désir de renouveler leur enseignement en y intégrant de nouveaux outils, ou encore le souhait d’échanger avec des enseignants ou formateurs sur les questions vives de l’enseignement des mathématiques. Le MOOC souhaite répondre à cette variété d’attentes, en se présentant comme un incubateur de projets, individuels et collectifs. Les participants au MOOC seront encouragés à déposer des projets et à les travailler ensemble pendant les quatre semaines que compte la formation.
Luc Trouche
Quel est l'enjeu du numérique dans l'apprentissage des mathématiques ?
Théoriquement, par leurs potentialités de calcul et représentations dynamiques, les outils numériques peuvent contribuer à diversifier les points de vue sur un même objet, à engager les élèves dans des démarches de conjecture, de réfutation et de preuve, bref: à vivifier l’enseignement et l’apprentissage des mathématiques. Mais l’exploitation de ces potentialités suppose une réflexion technologique (quels outils, quelle utilisation), mathématique (quel renouvellement des problèmes et de l’organisation de leur résolution) et didactique (quels apprentissages sont favorisés, ou, peut-être, empêchés). C’est l’objectif des quatre semaines du MOOC d’éclairer ces questions, tout au long de la réalisation des projets portés par les apprenants.
Quel est votre rôle dans la réalisation de ce projet ?
J’ai pris en charge plus particulièrement la conception de la semaine 0, "pre-MOOC". L’ENS de Lyon a été impliquée à plusieurs niveaux : par son studio d’enregistrement, qui s’est mis en place progressivement au cours du développement du MOOC, par l’investissement d’un ingénieur pédagogique, Pierre Benech, et par le travail de conception de deux personnes de l’équipe EducTice, Gilles Aldon et Jana Trgalova. Nous entrons maintenant dans la période de mise en oeuvre du MOOC: un travail très important nous attend, avec les équipes de Paris et de Rennes, puisqu’il s’agira d’accompagner tous les projets que le MOOC suscitera.
Quel est l'intérêt d'un tel projet pour vous ?
J'y trouve des intérêts à plusieurs niveaux :
  • Comme enseignant bien sûr : une remise en question des modes de travail « habituels » en TD ou en amphi et une nécessité de repenser tout un système de ressources développés dans des contextes "ordinaires".
  • Comme chercheur : l’analyse des potentialités de ce dispositif pour renouveler de façon efficace les modes de formation des enseignants.
    C’est une analyse que nous conduirons d’ailleurs dans le cadre de l’ANR ReVEA qui implique l’ENS de Lyon. Une post-doctorante recrutée pour cette ANR, Angela Restrepo, sera chargée du suivi des collectifs d’enseignants qui vont se constituer au cours de ce MOOC au-delà des quatre semaines dédiées à la formation.
  • Comme président de la Commission Française pour l’Enseignement des Mathématiques : la conception et le suivi de ce MOOC est utile pour penser l’évolution même de l’enseignement des mathématiques, à un moment de refonte des programmes...

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