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Actualité de l'ENS de Lyon

Les rides hiérarchiques du yaourt

Thomas Gibaud Physique ENS Lyon
Actualité
 

Publication du labo de physique

Thomas Gibaud, du laboratoire de physique de l'ENS de Lyon, a étudié sur ce microscope confocal les rides hiérarchiques du yaourt. Photo ENS Lyon
D'emblée, ça ne paraît pas très sérieux. Pourtant ça l'est : le yaourt fait des rides. En étudiant la croissance d’un biofilm de nature semblable au yaourt, des chercheurs du laboratoire de Physique de l'ENS de Lyon viennent de démontrer expérimentalement l’importance des forces de viscosité dans la formation de certaines rides et de mettre en évidence un nouveau mécanisme de contrôle associé à un écoulement de fluide au travers du matériau poreux formant les rides. « Pour cette étude toutes les manips ont été faites à l’ENS Il y avait les deux Mathieu (1), Sébastien Manneville et moi » explique Thomas Gibaud, l'auteur responsable du projet. « Au départ on voulait juste voir sa structure. C’était juste un test. J’ai regardé le yaourt sous microscopie confocal » continue le physicien. « Et on a découvert qu’il plissait. C’est de la recherche par hasard, ce n’était pas un projet construit, au contraire de ce que je fais d’habitude. Et puis nous avons observé ce phénomène de rides. C’est une autre façon de faire de la recherche ». 
À l’aide d’expériences sur des biogels, des physiciens viennent de découvrir un nouveau mécanisme : l’existence d’un écoulement à travers le gel poreux. Ils ont en outre montré que ce mécanisme peut donner naissance à de nouvelles rides apparaissant à l’intérieur des rides déjà existantes, rappelant un effet de poupées gigognes. Ce travail est publié dans la revue Science Advances.
Lire l'article publié sur le site de l'Institut de physique du CNRS

(1) Il s’agit de Mathieu Leochmach’ et Mathieu Nespoulous qui, depuis, ont pris leur envol loin de l’ENS de Lyon, l’un est MCF à Aix-Marseille, l’autre Chargé de recherche à Lyon 1.

  • Plissement du yaourt sous microscopie à transmission (durée 2h, échelle 1mm)

Bio Express


Thomas Gibaud a a fait sa thèse à l’université de Fribourg en Suisse, sur un sujet a priori médical : la cataracte. Il a été ATER à l’ENS de Lyon avant de passer 3 ans à Brandeis University de Boston, avec Zvonimir Dogic, et y a développé des librairies de virus.
De retour en France il a bénéficié d’une bourse ANR retour Post-Doc sur 3 ans qui lui a permis de s’installer à l’ENS de Lyon où il venait d’être nommé chargé de recherche CNRS. Il travaille sur l’assemblage de virus, étudie leur forme et s'intéresse à la géométrie des systèmes. Les virus, qui prennent des formes très diffrentes, peuvent, en présence d’attraction, s’auto-assembler et construire des objets surprenants de quelques dizaines de microns.
Son temps libre : la sculpture sur terre, pour le plaisir, ce qui lui donne l’occasion de connaître l’association ENplaStik.
Thomas Gibaud s’est beaucoup impliqué à Fribourg dans la Fête de la science suisse.

Référances


Hierarchical wrinkling in a confined permeable biogel 
M. Leocmach', M. Nespoulous, S. Manneville et T. Gibaud, Science Advances. DOI:10.1126/sciadv.1500608

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