Actualité de l'ENS de Lyon

Voici le témoignage de Tacien Petithomme, qui est actuellement en 3ème année de médecine à la faculté Lyon Est et en L3 à l'ENS de Lyon :
« J'ai choisi ce parcours pour plusieurs raisons. Dès le lycée, j'hésitais beaucoup entre la médecine et la recherche en biologie, le but était de soigner d'une façon ou d'une autre. J'ai finalement commencé par médecine parce que je pensais qu'il était plus facile de passer de la médecine à la recherche que l'inverse. En médecine, on apprend à apprendre, à chercher dans sa mémoire uniquement pour répondre à une question parce que c'est ce qu'il y a de plus rapide. D'une façon générale, les questions que l'on pose sont "Qu'est-ce qu'il a ? Que vas-tu faire et comment ?". Les connaissances en médecine ont explosé et le défi de l'étudiant sera de réussir à apprendre toutes les réponses, acquérir des réflexes et surtout répondre vite peu importe le contexte. C'est critiquable comme façon de faire mais en partie explicable : la médecine se doit d'être concrète. Quoi qu'il en soit, j'ai toujours eu une autre question en tête :"Pourquoi ?". C'est en un mot ma définition d'un chercheur. Je suis prêt à apprendre autant que possible la médecine mais je garderai toujours une réserve, un point de vue critique, c'est comme ça que l'on a fait avancer la médecine et c'est ce que l'on cultive dans le monde de la recherche. Je veux trouver la réponse à des questions qui n'en ont pas encore mais avant ça, savoir poser les bonnes questions.
Du point de vue de ma vie professionnelle, d'une part, la recherche apportera en clinique une façon rigoureuse de procéder et une actualisation constante des mes connaissances. D'autre part la médecine m'apportera ce qu'il y a de plus motivant pour moi pour persévérer en recherche : l'optique de soigner des malades. De plus, en médecine, le fait que tout soit très concret nous permet de nous sentir plus directement "utile".
Efin, en recherche comme en médecine, on côtoie souvent l'échec et la charge de travail est importante mais quand il s'agit de soigner un être humain que l'on a appris à connaître, tous les efforts sont à mon goût justifiés.
Si l'on s'intéresse à la carrière ouverte par ce double cursus, il est à noter que faire de la recherche est devenue un prérequis pour atteindre des postes plus élevés à l'hôpital tels que PU-PH, chef de service...
Ce qui est très intéressant dans ce double cursus c'est que les compétences acquises de chaque côté sont très différentes mais presque toujours complémentaires. Une vision globale de l'échelle moléculaire au patient est un atout non négligeable.
Quand on est étudiant en médecine et qu'on débarque dans une promo d'étudiants qui ont fait une prépa, on se rend vite compte qu'un certain nombres de clichés sur les étudiants en médecine sont justifiés : c'est impressionnant toutes les choses pas forcément utiles que l'on apprend par coeur simplement par habitude ! »