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Actualité de l'ENS de Lyon

L'étude paléogénomique révèle la couleur du pelage des premiers chiens domestiqués

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Publication
 

PLOS One - 2 octobre 2013

Mandibule de chien ancien échantillonnée pour l'étude paléogénomique. Photo Vincent Moncorgé ©
Le chien (Canis lupus familiaris) est le premier animal domestiqué, à partir de populations de loups (Canis lupus), au Paléolithique supérieur (30.000 à 15.000 ans BP), par les chasseurs-cueilleurs en Eurasie.  Y avait-il eu  un seul ou plusieurs foyers de domestication ? . Impliquée dans cette problématique, l'équipe «Paléogénomique et Evolution Moléculaire » (CNRS/ENS de Lyon) avait démontré que la domestication du chien aurait eu lieu dans au moins deux régions distinctes en Asie et en Europe de l’Ouest, puis, plus tard, au cours du Néolithique, au Moyen-Orient.
L’objet de cette nouvelle étude, qui fait l’objet de cette publication dans PLOS ONE, a consisté à obtenir des données sur la couleur des premiers chiens. En effet, la perte de la couleur sauvage du pelage est connue pour être un des premiers effets de la domestication. Cette étude est basée sur l’analyse paléogénomique de 68 restes osseux de canidés (chiens et loups) provenant de 41 sites archéologiques à travers l’Eurasie,  et balayant les périodes du Paléolithique  supérieur à l’Age de Bronze. L’analyse des variants de deux gènes codant la couleur du pelage, Mc1r (Melanocortin 1 Receptor) et CBD103 (canine-b-defensin), a permis de montrer une variabilité de la couleur dès le Mésolithique chez les chiens anciens. Cette approche paléogénomique a permis de mettre en évidence non seulement la diversité issue du pool génétique de populations de loups, « captée » lors du processus de domestication ; mais aussi l’apparition de nouveaux variants liés au relâchement des pressions de la sélection naturelle suite à la domestication.
Une fois encore, l’intérêt  de  l’obtention de données paleogénétiques/paleogénomiques, est démontré : l’obtention de données diachroniques permet d’accéder à la diversité génétique passée, et aux différentes étapes d’un processus évolutif, à savoir ici, la domestication, un processus d’évolution rapide.
Source : PLOS ONE du 2 octobre 2013.  Evidence of Coat Color Variation Sheds New Light on Ancient Canids. Morgane Ollivier, Anne Tresset, Christophe Hitte, Coraline Petit,  Sandrine Hughes, Benjamin Gillet, Marilyne Duffraisse, Maud Pionnier-Capitan, Laetitia Lagoutte, Rose-Marie Arbogast, Adrian Balasescu, Adina Boroneant, Marjan Mashkour, Jean-Denis Vigne, Catherine Hänni.
Ces travaux ont principalement été menés par Catherine Hänni, DR CNRS, et Morgane Ollivier, maître de conférences à l’ENS Lyon de l'équipe «Paléogénomique et évolution moléculaire » (CNRS/ENS de Lyon). D’autres laboratoires ont participé à cette étude, notamment le laboratoire "Archéozoologie, archéobotanique : sociétés, pratiques et environnements" (CNRS/MNHN) et l'Institut de génétique et développement de Rennes (IGDR, CNRS/Université Rennes 1).

Catherine Hänni et la paléogénomique en vidéo


Dans le cadre du cycle : "Qu'est ce que la vie ? Où en est la connaissance du génome", Catherine Hänni a donné une conférence sur Canal U, le web TV de l'enseignement supérieur. Voir la vidéo
Invitée par Michel Brunet au Collège de France, Catherine Hänni a donné une conférence sur le thème : "Paléogénétique et ADN fossile, résultats et perspectives". Voir la vidéo
L'académie des Sciences avait invité notre paléogénomicienne dans le cadre d'une conférence  "La paléogénétique, une approche pour comprendre le passé". Voir la vidéo

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