Outils

Actualité de l'ENS de Lyon

Simuler des tsunamis internes en laboratoire

tsunamis sousmarins, ENS de Lyon, Thierry Dauxois, Matthieu Mercier, Photo NASA
Actualité
 

Publication de Thierry Dauxois du laboratoire de physique

Explications de Thierry Dauxois : "Sur cette photo les traces à la surface des ondes solitaires sous marines sont bien visibles. On distingue à droite en haut Taiwan, en bas les Philippines. en haut à gauche le sud de la Chine. Cela permet de mieux comprendre la taille de ces ondes et leur distance de propagation. On distingue aussi l'île Dongsha au centre, qui est intéressante à plusieurs points de vue. Elle diffracte les ondes (ça c'est pour les physiciens) mais elle est réputée pour une activité biologique intense (ça intéressera les biologistes peut-être). Les ondes internes remontent du plancton des profondeur et cela régénère la barrière de corail qui forme l'ile. Cette ile est en effet un cercle ouvert d’une circonférence de 50 km, à l’intérieur duquel l’eau n’a qu’un mètre de profondeur à marée basse. Les baleines aiment bien aussi les solitons et nagent souvent derrière car elles apprécient beaucoup ce plancton...". Photo prise le 18 Avril 2003 (à 2:55 UTC) par le satellite MODIS de la NASA avec un traitement par Global Ocean Associates.
--------------
Une équipe internationale composée de chercheurs du Massachusetts Institute of technology (MIT), de l'université de Grenoble et du laboratoire de physique l'ENS de Lyon, vient pour la première fois de recréer, dans un bassin circulaire de 13 mètres de diamètre une maquette à taille réduite d'un détroit à l'est de la Chine, entre Taïwan et les Philippines. C’est à l’ouest de ce fameux détroit de Luçon que sont observés régulièrement des tsunamis internes de grande amplitude : des vagues déferlantes de 100 à 170 mètres qui se propagent à plusieurs centaines de 200 mètres de profondeur.
"C'est la première fois que toutes les étapes du phénomène sont ainsi simulées depuis la marée jusqu'à l'apparition des solitons*" explique Thierry Dauxois, directeur du laboratoire de physique de l'ENS de Lyon et co-auteur de l'article publié en novembre dernier dans Geophysical research letters. Les mystères des tsunamis sous-marins sont donc en voie d'être percés. Même si ces vagues géantes ne causent aucun dégât, une meilleure connaissance de ces phénomènes intéresse les sous-marins dont elles perturbent les sonars, les plates-formes pétrolières qu'elles peuvent déstabiliser, voire même les biologistes et les pêcheurs à cause du brassage d'eaux profondes et de surface entrainant une modification des biotopes.
*soliton : onde solitaire qui se propage sans se déformer
Les chercheurs impliqués dans l'étude :
- Thierry Dauxois, du laboratoire de Physique de l'ENS de Lyon
- Henri Didelle, Joël Sommeria, Samuel Viboud du Laboratoire des écoulements géophysiques et industriels de l'université de Grenoble
- Thomas Peacock, Sasan J. Ghaemsaid,  Matthieu Mercier du MIT
- Karl Helfrich, Woods Hole oceaonographic institution
- Louis Gostiaux, du laboratoire de Mécanique des Fluides et d’Acoustique de l'École Centrale de Lyon
Lire aussi

Mots clés