Outils

Actualité de l'ENS de Lyon

Vincent Calvez, médaille de bronze du CNRS

Image absente
Portrait
 

Mathématicien (UMPA)

Un mathématicien qui a des problèmes (à résoudre) est un mathématicien heureux.

"Les bulles de savon carrées sont une excellente façon d'aborder avec les enfants le problème mathématique des surfaces minimales". Photo Régis Goiffon©
Ce mathématicien de 32 ans est Breton. De Brest. Même avec un père et une mère profs de maths, il avoue qu'il ne connaissait pas les ENS avant d’entrer en prépa. Il intègre Ulm en 2001 avec une idée très précise : « Je voulais faire de l’enseignement. Je n’envisageais pas de faire de la recherche ». A l'ENS de Paris, un nouveau cursus vient de s’ouvrir ; sa particularité : l’interdisciplinarité entre maths et biologie, sur 2 ans. Il y avait des applications, c’est ça qui le séduit. Il s’inscrit et fait donc une année de biologie, en plus des maths, dont un stage de 6 mois à Oxford au Center for Mathematical Biology, centre « historique » de l’interdisciplinarité Biologie-maths. « Ca m’a énormément plu. Après ça, j’ai changé d’avis : je voulais faire de la recherche ».
Vincent Calvez fait sa thèse avec Benoît Perthame sur la modélisation mathématique « Mouvement collectif des cellules » qu’il soutient en 2007 ; puis il est recruté par le CNRS et affecté à l’ENS de Lyon, au labo de maths (UMPA). Il commence par 6 mois à Barcelone, au Centra de Reserca MatematicaEn parallèle de la recherche, je m’occupe de Mathsàlyon depuis 3 ans, même si je n’en suis pas l’initiateur. C’est une exposition mathématique itinérante. Quatre chercheurs interviennent deux jours par mois dans des collèges et des lycées. Par exemple nous faisons des bulles de savon carrées (voir photo) en lien avec le problème mathématique des surfaces minimales ».
Si on lui demande pour quels travaux de recherches lui ont valu cette distinction du CNRS, il répond : « Le travail dont je suis le plus fier, ce sont mes recherches sur les mouvements collectifs à l’échelle d’une colonie de bactéries en collaboration avec des biophysiciens de l’institut Curie à Paris. Nous avons travaillé avec un modèle original inspiré de la théorie cinétique des gaz » (Cédric Villani a eu la médaille Fields pour des travaux sur ce thème).
Actuellement dans l'équipe Inria NUMED dirigée par Emmanuel Grenier (prix Blaise Pascal de l’Académie des sciences 2010), Vincent Calvez a pour objectif de faire de nouvelles interactions avec la biologie ; faire des maths et des applications : donner des réponses quantitatives à des questions de biologie. « Ca peut générer des problèmes de maths originaux : un mathématicien qui a des problèmes à résoudre est un mathématicien heureux. Les maths se sont nourries de la chimie et de la physique pendant des années », conclut-il. « Aujourd’hui, la biologie est une source foisonnante de problèmes mathématiques ».
Vincent Calvez dédie sa médaille à l’UMPA qui lui a fait un excellent accueil. Sa passion, à part les maths ? La Bretagne : les îles bretonnes en hiver, par exemple. Ce qui l'inspire ? « C’est dans les trains que j’ai mes meilleures idées. Notamment les trains de nuit».

Disciplines

Mots clés