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Actualité de l'ENS de Lyon

Éducation et sciences de l'apprendre et le bonheur à l'École ?!

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La 1ere séance du séminaire international organisé par le département recherche de  l'IFÉ a débuté le 1er décembre. Son titre : "Éducation et sciences de l'apprendre ". La semaine prochaine, précisément le 6 décembre, c'est un autre séminaire international qui se déroulera à l'IFÉ : "Le bonheur à l'école ?! " Yves Winkin, directeur de l'IFÉ nous en dit plus. Quel est le sens de ce séminaire, "Éducation et sciences de l'apprendre" ? Le séminaire international de l'IFÉ vise la constitution d'une communauté de recherche autour des sciences de l'apprendre. Ces sciences convoquent, à l'image des Learning sciences dans le monde anglo-saxon, un ensemble de disciplines (sciences de l'éducation et didactiques, mais aussi sciences cognitives, anthropologie, psychologie, sociologie, informatique...) dont le travail conjoint peut contribuer à éclairer la complexité des processus en jeu dans l'apprendre et le faire apprendre. Il y aura trois sessions de ce séminaire chaque année : c'est donc une discussion prolongée et approfondie qui s'est ouverte ce 1er décembre à l'IFÉ, mobilisant des chercheurs venus d'une quinzaine de pays, pour questionner les relations entre recherches, politiques et pratiques éducatives. En savoir + : http://ife.ens-lyon.fr/ife/recherche/education-et-sciences-de-lapprendre-seminaire-international-1/presentation-du-seminaire "Le bonheur à l'école ?! " se déroulera la semaine prochaine, le 6 décembre. Vous en assurez la direction avec Samuel Lézé. Pouvez vous nous parler de ce séminaire dont le titre nous intrigue ? Le point d'interrogation et le point d'exclamation sont là pour traduire la surprise, l'agacement, sinon l'inquiétude des acteurs concernés par l'école, des parents aux décideurs du ministère de l'Éducation nationale, devant une telle proposition de colloque. Le bonheur à l'école est-il bien une thématique sérieuse pour une institution comme l'IFÉ ? Car la question du  bonheur à l'école fait sourire aujourd'hui par son apparente mièvrerie : tout se passe comme si le bonheur, à l'école ou ailleurs,  ne ressortissait plus qu'à la psychologie du développement personnel, comme si toutes les utopies pédagogiques n'avaient pas cherché, en termes collectifs, à répondre à la question du bonheur à l'école, tant pour les élèves que pour les maîtres. Le colloque cherche donc à réhabiliter la question du bonheur à l'école, en invitant tant des philosophes que des sociologues que des pédagogues à y répondre. Certes, ils n'auront pas les clés, et personne ne sera sans doute plus heureux en sortant du colloque, mais au moins on peut espérer qu'un mouvement de recherche et de réflexion sera impulsé par cette journée. l'IFÉ s'emploiera à amplifier la problématique tout au long de l'année 2012 grâce à ses "Cinés de l'IFÉ", qui interrogent chaque mois, à partir d'un film documentaire, une alternative pédagogique française ou étrangère. La prochaine séance aura d'ailleurs lieu le mardi 14 décembre, avec "High School" de Wiseman, suivi d'une discussion avec Monique de Saint-Martin. Pouvez vous nous expliquer ce qu'est la mission Sciences et Sociétés ? La mission Sciences et Sociétés est au service de l'ENS de Lyon tout entière ; installée à l'IFÉ, elle est dirigée par Samuel Lézé, maître de conférences en anthropologie des sciences. Elle accompagne diverses tentatives d'articulation entre la recherche et la société "au large", comme on dit en anglais, notamment en matière de médiation scientifique. L'objectif de la mission, à l'interface des sciences sociales et des sciences de la nature, est double : -  penser les enjeux contemporains des questions que pose la société aux savoirs. Il s'agit d'étudier les possibilités de convention de recherche entre l'École et des partenaires de la société (des entreprises aux associations, en passant par des institutions publiques). -  penser les enjeux contemporains des questions que posent les savoirs à la société. Il s'agit d'explorer la diffusion des savoirs, de tous les savoirs, en positionnant l'École sur des questions vives, attendues comme le nucléaire, ou inattendues comme "le bonheur a l'École" qui présuppose aussi, et on le sait moins, la diffusion d'un savoir : la psychologie positive. Dans ce cadre et contrairement à l'usage de ces termes en matière de médiation scientifique, le pluriel est de rigueur : il s'agit de tous les savoirs (de la psychologie à la physique en passant par la sociologie), des savoirs de l'ensemble des sociétés (ethnosciences) et de l'ensemble des sociéteés, du Brésil au Japon, en passant par l'Afrique. Dans ce genre de fonction, il est intéressant de rappeler l'exemple de l'anthropologue américaine Margaret MEAD à l'interface des sciences sociales et des sciences de la nature d'une part, entre les questions de société et les questions scientifiques.