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Actualité de l'ENS de Lyon

Les Editions de l'Ecole mettent Rousseau à l'honneur

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Actualité
 

En 2012 (année du tricentenaire de sa naissance), les Editions de l'Ecole normale supérieure de Lyon mettent Rousseau à l'honneur à l'occasion notamment du colloque international "Philosophie de Rousseau \ Rousseau’s Philosophy" organisé par l'Institut d'Histoire de la Pensée Classique (UMR 5037).
A cette occasion trois titres dont l'ouvrage de Philip Stewart "Editer Rousseau" qui vient de paraître dans la collection Métamorphoses du livre sont à découvrir.
Rousseau a toujours eu peur que ses œuvres ne soient falsifiées, si bien que le Rousseau qui parviendrait aux générations futures serait un autre que lui. Il fut, longtemps, le plus souvent opposé à Voltaire, sauf lorsqu’ils étaient considérés tous deux comme les représentants les plus glorieux ou les plus condamnables du siècle des Lumières. On suit d’abord ici, à travers sa correspondance et celle de ses imprimeurs et intermédiaires, sa lutte pour laisser ses œuvres en mains sûres, puis la longue histoire, au cours de plus de deux siècles et demi, des éditions collectives dans leurs incarnations nombreuses et controversées. Chaque édition représente, certes, un investissement financier, mais aussi une gageure artistique, idéologique, pédagogique voire politique. Cette comparaison diachronique permet de réunir des données dispersées dans quantité de bibliothèques et souvent cataloguées de manière inadéquate. On voit ainsi se dessiner une grande variété de formats, de présentations, de censures et de contenus. Enfin, le xxe siècle voit paraître des éditions plus scientifiques, ayant fait l’objet de nombreuses études qui trouvent leur aboutissement dans les dernières éditions publiées à l’occasion du tricentenaire de l’auteur.

Lyon, ENS Editions et Institut d'histoire du livre, 2012
Collection : Métamorphoses du livre
28 euros
ISBN 978-2-84788-343-5
Rousseau, politique et esthétique
Sur la Lettre à d'Alembert
Dirigé par Blaise Bachofen et Bruno Bernardi

Lorsque l’article Genève paraît dans l’Encyclopédie, Rousseau publie une Lettre à d’Alembert sur son article Genève, réponse foisonnante et virulente qui traite aussi bien du clergé, des mœurs, de l’honneur, des lois, que des spectacles ou des divertissements qui conviennent au peuple genevois. Pourquoi prend-il ces questions tellement à cœur ?

En dépit de ses origines genevoises revendiquées, on ne lui a pas confié la rédaction de l’article. D’Alembert, en s’en chargeant personnellement, sait qu’il attise une polémique. Son Discours préliminaire de l’Encyclopédie visait déjà à réfuter le Discours sur les sciences et les arts. L’article sur Genève présente la cité calviniste comme un exemple de liberté politique et religieuse mais critique des restes d’obscurantisme que la lumière philosophique doit dissiper : il suggère des réformes, notamment la levée de l’interdiction d’un théâtre permanent. D’Alembert imagine ce qu’il nomme une « cité philosophe », où fleuriraient à la fois la liberté de la république et les raffinements culturels des grandes monarchies. Or ce projet résume tout ce que Rousseau, depuis le premier Discours, dénonce comme une illusion. Sa Lettre approfondit la démonstration : le théâtre comme école de l’hypocrisie, le bel esprit, la civilité telle qu’on la conçoit à Paris sont inconciliables avec les mœurs de véritables citoyens. Ses thèses sur les spectacles ne sont qu’un aspect de sa réflexion sur la modernité : à quelles conditions la république est-elle possible ? Comment lier adéquatement morale, esthétique et politique ?

Les études réunies dans ce volume éclairent les enjeux et les logiques complexes d’un texte que son auteur, alors malade et croyant vivre ses derniers jours, a rédigé comme s’il devait s’agir de son testament philosophique.

Lyon, ENS Editions
Collection La croisée des chemins
25 euros
ISBN 978-2-84788-306-0
La philosophie politique de Rousseau
Roger D. Masters

Dans cet ouvrage, publié à Princeton en 1968 (The political Philosophy of Rousseau), Roger D. Masters se propose d'analyser la pensée de Rousseau, qu'il considère comme un système cohérent centré sur l'idée de bonté naturelle de l'homme. Voyant dans le Contrat social un développement du système plutôt qu eosn noyau, il met en évidence la profonde cohérence qui relie toutes les parties du traité, à partir de la distinction entre les principes du droit politique et les maximes du gouvernement.
Salué par Victor Goldschmidt :"le seul livre, à ma connaissance, à entreprendre l'étude du système, en se conformant strictement aux intentions de l'auteur et en essaynt - ce qui est plu sdifficile qu'il n'y paraît - de penser à la suite de l'auteur et avec lui" (Anthropologie et politique). Sans équivalent par son ampleur, la rigueur de ses analyses et la traversée qu'il effectue de l'ensemble du corpus politique rousseauiste, il constitue un ouvrage de référence indispensable qui réussit ce tour de force de s'adresser aux étudiants qui abordent pour la première fois l'oeuvre de Rousseau, tout en ouvrant des perspectives passionnantes au spécialiste.
Traduit de l'américain par Gérard Colonna d'Istria et Jean-Pierre Guillot
Lyon, ENS Editions
Collection La croisée des chemins
29 euros
ISBN 978-2-84788-000-7
Ces ouvrages peuvent être commandés sur le site du Comptoir des presses d'Universités (LCDPU) à l'adresse suivante : www.lcdpu.fr/editeurs/ens/