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Actualité de l'ENS de Lyon

Hommage à Jean-Louis Biget

Jean-Louis Biget
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Jean-Louis Biget, médiéviste éclairant, spécialiste des religions et notamment de l’hérésie languedocienne, vient de disparaître. L'ENS de Lyon et l'association des élèves et anciens élèves des ENS de Lyon, Fontenay-aux-Roses et Saint-Cloud lui rendent hommage.

Jean-Louis Biget, médiéviste éclairant, spécialiste des religions et notamment de l’hérésie languedocienne, vient de disparaître. Ancien élève de l’ENS de Saint-Cloud, il y a enseigné de longues années (1966-1987) et poursuivi son enseignement à Fontenay-Saint-Cloud jusqu’en 1997. Son souvenir est très vivant parmi ses anciens étudiants et collègues. Transmetteur hors pair, doté d’une voix de stentor, c’était une figure de l’École qui a marqué des générations d’étudiants et fait voir le Moyen Âge autrement. 

Au nom de de l’ENS de Lyon et en lien avec l’Association des anciens élèves et étudiants des ENS de Lyon, Fontenay-aux-Roses et Saint-Cloud, nous présentons toutes nos condoléances à sa famille, ses amis et collègues, ainsi qu’à la communauté des historiens aujourd’hui en deuil. Nous nous associons aux nombreux hommages rendus à sa mémoire. 

Jean-Louis Biget
Jean-Louis Biget à Albi, septembre 2021. Archive Jean-Louis Biget publiée dans son témoignage. Droits réservés.

 

 

Lire l’hommage du département des sciences sociales, écrit par Pascale Barthélémy, Guillaume Garner, Igor Moullier et Sylvain Parent : 
Avec le décès de Jean-Louis Biget, survenu ce 22 mars 2024, disparaît une grande figure de l’histoire de l’École normale supérieure de Saint-Cloud puis de Fontenay-Saint-Cloud. Né en 1937, entré à l’ENS de Saint-Cloud en 1957, Jean-Louis Biget laisse un souvenir indélébile dans la mémoire des historiens et historiennes qu’il a formés pendant près de trente ans à l’ENS, de 1966 à 1997. Sa voix de stentor, sa faconde et sa générosité, son charisme et son exigence d’enseignant, sa rigueur de chercheur ont marqué tous les collègues, élèves, étudiants et étudiantes qui l’ont connu. Si Jean-Louis Biget pouvait impressionner au premier abord, on découvrait vite sa bienveillance, celle d’un enseignant-chercheur passionné, capable de vous faire découvrir la richesse et la profondeur de la civilisation médiévale, et d’instaurer, via le tutoiement, une relation pédagogique forte. Inlassablement engagé dans la préparation à l’agrégation comme dans l’organisation de voyages d’études qui étaient autant d’occasion de pratiquer l’histoire urbaine sur le terrain, il savait nouer des liens privilégiés avec ses élèves qu’il maintenait après leur sortie de l’école. Pierre Toubert, ancien professeur au Collège de France, voyait ainsi « l'École normale de Biget comme une de ces vastes maisonnées méridionales, une sorte d'oustau en somme, où les générations d'élèves se sont succédé sans que faiblisse, au fil des générations, l'engagement du maître à veiller sur les siens » (P. Toubert, « Préface », dans P. Boucheron et J. Chiffoleau (éd.), Religion et société urbaine au Moyen Âge. Études offertes à Jean-Louis Biget par ses anciens élèves, Paris, Publications de la Sorbonne, 2000, p. 7).
Ses travaux ont renouvelé non seulement l’étude des hérésies médiévales mais plus largement l’histoire de la France du Midi à travers la région de l’Albigeois qu’il aimait tant et qui fit l’objet de sa thèse d’État, Albi et l'Albigeois (Ve-XVe siècle), Université de Toulouse-Le Mirail, 1993. La récente publication de plusieurs impressionnants volumes de ses articles (Église, dissidences et société dans l’Occitanie médiévale, Lyon, CIHAM éditions, 2020 ; Albi et les Albigeois au Moyen Âge, Albi, Archives et Patrimoine, 2 vol., 2022) permet de prendre la mesure de son legs scientifique. Homme engagé, attentif aux enjeux sociaux de l’histoire, il avait aussi contribué au classement de la cité épiscopale d’Albi au patrimonial mondial de l’Unesco en 2010. À son épouse Claudine, à sa fille Elisabeth, à ses proches, amis et collègues, nous adressons toutes nos condoléances. 

Lire l’hommage sur le site des Alumni 

Lire l’hommage de Patrick Boucheron dans la revue L’Histoire

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