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Description et Histoire (Paul Gagnaire)
Méridienne de temps vrai et de temps moyen.
La restauration de 1989/1990 ayant été fidèle, nous
pouvons dire que la méridienne actuelle, que nous décrivons,
est celle de Jean Villard, navigateur et mathématicien.
Son ouvrage a remplacé (1784/1786) la méridienne de Montagnon
dont parle, incidemment, Jean-Baptiste Terrier, auteur de celle de la
Colonne d'Uranie en 1765-1770.
Entre deux fenêtres, à droite, en entrant par la place de
la Comédie.
La méridienne occupe toute la hauteur de la métope, sous
une tête de vieillard qui pourrait figurer le Temps. Le 8 chevauche
la droite verticale du midi solaire, vrai, local, qui se confond donc
avec le méridien local. Ce midi vrai est numéroté
XII, en bas de la gravure.
La courbe en 8 procure le temps moyen. De très petits tirets horizontaux
naissent sur le dessin du 8 et correspondent au 1er jour du mois. Les
mois gravés en bout de ces tirets se lisent de haut en bas, de
gauche à droite:
JANV DECbre-- FEVR NOVbre -- MARS OCTbre -- AVRIL SEPbre -- AOUST MAI
-- JUILt JUIN
Entre ces noms des mois figurent les signes du zodiaque,
stylisés: en haut, le Capricorne, seul, en bas, le Cancer, seul.
Les autres signes se font face deux par deux:
Verseau et Sagittaire
Poissons et Scorpion
Bélier et Balance
Vierge et Taureau
Lion et Gémeaux
Un pointé unique, sur la ligne XII, marque le passage du Soleil
d'un signe à l'autre, mais, curieusement, les 5 signes du côté
droit sont gravés 2 ou 3 millimètres plus bas que leurs
vis-à-vis du côté gauche.
Tout en haut, sous le mascaron, la date: 17 82
Tout l'ensemble est gravé et les gravures dorées
à l'or fin.
La lecture est à faire sur une petite tache de lumière solaire
dont le rayon traverse l'illeton d'une étoile dorée.
Cette étoile est fixée à l'extrémité
d'une tige de fer forgé qui constitue le style polaire de la méridienne.
A midi vrai local, l'ombre de ce style se couche sur la ligne XII et la
tache de lumière indique le signe du zodiaque où se trouve
le Soleil, à condition que le consultant choisisse le signe exact
et non son vis-à-vis.
Des barres de retenue et des volutes en fer forgé assurent la stabilité
et le bon ordre du système stylaire.
Cette méridienne est signalée dans "
Le Journal des Sçavans " de Janvier 1785, p. 52. De son côté,
Jean VILLARD a publié une
" Description de la Méridienne de l'Hôtel de Ville ",
petit opuscule de 1784, généralement suivi par deux autres
textes:
- "Supplément à l'instruction sur la différence
du temps vrai au temps moyen... "
- "Registre de la raison humaine", dont l'objet principal est
de prouver que c'est bien lui, Jean Villard, qui a fait cette méridienne
et non l'Abbé Le Fèbvre, professeur de mathématiques
au Collège de Lyon, qui avait été nommé Commissaire
par l'Académie et était réputé être
l'auteur de la Méridienne.
Comme Jean VILLARD réclamait 1600 livres d'honoraires, il se défendait
âprement, d'autant plus que, quinze ans auparavant, le malheureux
Jean-Baptiste Terrier, auteur de la méridienne de la Colonne d'Uranie,
avait de se contenter de 240 livres.
Or, la méridienne de Villard ne mesure que 11 pieds de haut (3
mètres) tandis que celle de Terrier était trois fois plus
haute et tracée à travers les cannelures d'une colonne quasi
cylindrique mais, en fait, très légèrement tronconique,
ce qui représentait une difficulté épouvantable,
pour l'époque. Il ne semble pas que les calculs de Villard aient
été contestés comme l'avaient été ceux
de Terrier.
On consultera, avec intérêt, au Fonds ancien
de la Bibliothèque municipale de Lyon : Jean Villard
Description de la Méridienne de l'Hôtel de Ville... (sans
date mais environ 1775) cote : 805 189 (1 960 370)
Vue d'ensemble Méridienne + Cadran
Précisions sur: Midi solaire-Midi moyen le 14 mars (photo)
Midi solaire moyen à différentes dates
Différentes méridiennes de France
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