8. On construit aussi des horloges d'hiver d'un autre type: on les nomme "
anaphoriques ".
et on les réalise de la manière que voici. Les heures sont représentées
par des tiges de bronze, disposées sur le devant et rayonnant autour
du centre suivant l'épure de l'analemme. Là également s'arrondissent
des cercles qui définissent l'étendue de chaque mois. Derrière
ces tiges se trouve un disque qui porte le tracé et le dessin du ciel
et du zodiaque, avec l'image de ses douze signes; leur représentation
figurée, qui prend pour base le centre du disque, donne à l'un
plus, à l'autre moins d'étendue. Par derrière est enfermé
un axe mobile qui traverse le disque en son centre, et sur cet axe s'enroule
une chaîne souple en bronze, à laquelle est suspendu d'un côté
le liège soulevé par l'eau, de l'autre un contrepoids servant
de lest, d'un poids égal à celui du liège.
9. Ainsi, à mesure que l'eau fait monter le liège, le poids de lest descend et fait tourner l'axe, qui fait tourner le disque. La rotation de ce disque a cette conséquence que c'est tantôt une plus grande, tantôt une plus petite section du zodiaque qui indique, au cours de la rotation, la valeur des heures caractéristique des diverses époques. Car dans chaque signe sont ménagés des trous, en nombre égal à celui des jours du mois correspondant, et un clou à tête ronde, qui dans les horloges semble donner une image du soleil, indique la durée des heures. Ce clou, en passant d'une cavité à une autre, mène à son terme le cours du mois qui se déroule.
10. Et ainsi, semblable au soleil qui, par son déplacement à travers l'étendue des constellations, étend ou réduit la durée des jours et des heures, le clou, qui, dans les horloges, avance de proche en proche contre la rotation du centre du disque et se déplace chaque jour en un trajet tantôt plus étendu, tantôt plus restreint, donne grâce aux divisions mensuelles une représentation fidèle des heures et des jours.
Un moyen de régler le débit de l'eau.
En ce qui concerne l'admission de l'eau et la façon d'opérer
un reglage correct, on devra procéder ainsi
11. Derrière la partie visible de l'horloge, à l'intérieur,
on installera un réservoir, dans lequel un tuyau amènera l'eau
courante, et qui comportera une ouverture au fond. A cette ouverture sera ajusté
un tambour de bronze muni d'un trou par lequel l'eau puisse passer du réservoir
au tambour. A l'intérieur de celui-ci on en fera entrer un autre plus
petit, l'emboîtage mâle et femelle, exécuté au tour,
étant ajusté de manière que le petit tambour dans sa rotation
à l'intérieur du grand, à la façon d'un robinet,
tourne à frottement doux.
12. Le rebord du grand tambour devra porter 365 points marqués à
intervalles égaux, tandis que le petit disque portera, fixée sur
sa circonférence, une aiguille dont la pointe soit dirigée vers
la zone des points, et dans ce disque on ménagera un trou, (parce qu'il
permet à l'eau de passer dans le tambour et assure son admission). Les
signes célestes étant figurés sur le rebord du grand tambour
- qui par ailleurs demeure immobile- on représentera en haut le signe
du Cancer et en bas, à l'opposé, celui du Capricorne, à
droite vu de face le signe de la Balance, à gauche celui du Bélier,
et l'on marquera tous les autres dans les intervalles de ceux-ci, comme ils
se voient dans le ciel.
13. En conséquence, quand le Soleil est entré dans le Capricorne,
l'aiguille du disque portant sur le grand tambour et entrant successivement
en contact, d'un jour à l'autre, avec les points du Capricorne précisément,
entraînera suivant la verticale une forte pression du courant d'eau qui
est ainsi rapidement chassé par le trou du disque dans le récipient
inférieur, Celui-ci le recueille et, s'emplissant en peu de temps, abrège
et réduit la durée des jours et des heures. Mais lorsque la rotation
journalière amène l'aiguille du petit tambour aux points du Verseau,
le trou s'écarte de la verticale et, au lieu du violent courant d'eau
de tout à l'heure, il émet obligatoirement son jet avec moins
d'énergie. Ainsi, à mesure que ralentit le courant qui envoie
l'eau dans le récipient inférieur, la durée des heures
croît.
14. Le trou du disque s'élevant en quelque sorte par paliers avec les points du Verseau et des Poissons arrive dans le Bélier au contact du huitième degré de ce signe, et, grâce au jet modéré de l'eau, il donne les heures équinoxiales. Du Bélier aux points les plus élevés correspondant au huitième degré du Cancer, en passant dans l'intervalle par le Taureau et les Gémeaux, le trou, qui suit le cours des mois sous l'effet de la rotation du tambour et de ce fait revient vers le haut, voit diminuer la pression d'écoulement; ainsi ce débit ralenti, par le retard qu'il cause, augmente les durées et, dans le signe du Cancer, réalise les heures propres au solstice d'été, Quand, abandonnant le Cancer dans son mouvement descendant, il parvient par le Lion et la Vierge au point marquant le huitième degré de la Balance, ce retour, accompagné d'une réduction graduelle des durées, raccourcit les heures; ainsi le trou arrivant aux points de la Balance, donne à nouveau les heures équinoxiales.
15. Descendant par une pente plus marquée à travers l'étendue
du Scorpion et du Sagittaire et ramené par sa révolution au huitième
degré du Capricorne, il retrouve, sous l'effet de la vitesse du jet,
la brièveté des heures propre au solstice d 'hiver .