Par Paul Gagnaire
1) Annexe I: Les 53 alignements possibles ( 106 axes)
2) Annexe II: Quelques axes à deux éléments.
3) Annexe III: Tracés d'axes sur le plan du congrès 1975.
4) Annexe IV: Azimuts d'astres aux levers et couchers en 1000/1200.
2) Pour le tourisme et les illustrations.
Le nom de Merveille se trouve associé, plusieurs fois, à l'archange saint Michel: au Mont Saint-Michel au Péril de la Mer, justement, un ensemble de hauts bâtiments porte ce nom; à Aiguilhe, près du Puy en Velay, c'est un fameux oratoire établi au sommet d'une piton (aculea rupes) de lave volcanique ( dyke ) de 82 mètres de hauteur, pour 57 mètres de diamètre à la base, qui, depuis le Moyen-Age, passe pour la Huitième Merveille du monde [1] .
En 1962, la célébration de son millénaire n'a pas manqué d'éclat et bien des pèlerins ont gravi les 268 raides marches qui font que l'entrée dans ce lieu se mérite.
Ils venaient à la suite de tout ce qui fut la gloire de la Chrétienté, papes , empereurs, rois, prélats et moines et, surtout de ce peuple admirable qui en vécut la foi. Pour tous ces croyants saint Michel est l'archange altier qui, d'une seule réplique, abattit Lucifer, le Maréchal des célestes milices dont bien d'autres sanctuaires couronnent les hauteurs du monde, le patron du plus ancien Ordre de chevalerie de France. Il est celui qui conduit au Jugement les âmes des trépassés, mais intercède pour elles, après les avoir défendues " in proelio ", comme on l'en suppliait, naguère, dans les prières au bas de l'autel.
Son oratoire d' Aiguilhe, s'élève sur les ruines ou les fondations de temples païens dont l'un, dédié à Mercure, fait songer au rôle de psychopompe commun aux deux dédicataires successifs.
La chapelle actuelle fusionne un petit oratoire préroman du 10ème siècle et une construction romane du 12ème , en un ensemble absolument original et, même, déroutant, comme on peut le constater sur le plan de Mallay, levé en 1850 et révisé en 1975, par H.Broisse, pour le Congrès archéologique du Velay.
C'est l'étrangeté de ce plan, où abondent les irrégularités et les dissymétries, qui incite à examiner si des éléments architecturaux ne joueraient pas un rôle secondaire en matérialisant des alignements astronomiques.
Bien entendu, nous ne prétendons aucunement que l'architecte ait dressé une colonne ici, ou percé une fenêtre là, uniquement pour signaler une direction de l'espace. Les colonnes sont destinées, en premier, à soutenir les voûtes, et les fenêtres ont d'abord à éclairer le sanctuaire.
S'il a existé des intentions astronomiques dans l'esprit de l'architecte, elles sont forcément subalternes; alors, les alignements qu'elles ont pu engendrer n'en deviennent que plus significatifs puisqu'ils ont été réussis en compatibilité avec les exigences de la construction.
Si, même, nous en apercevions qui ne seraient que le fruit du hasard ou la conséquence involontaire d'une nécessité architecturale préalable, d'avoir été ignorés de l'architecte suffirait-il à les effacer de l'œuvre ? Certainement non. Images virtuelles, ils se dévoilent à qui sait les imaginer.
Un alignement s'obtient par deux points matériels, puisque c'est une droite, et un alignement procure deux axes, puisqu'on peut le prendre par une extrémité ou par l'autre.
En outre, s'agissant d'astronomie, il faut distinguer les axes "à voir", tels que des levers d'astres, et les axes "à savoir", tels que des directions cardinales ou des azimuts orthodromiques; les premiers doivent aboutir à des fenêtres ou au portail pour être opérationnels [2] .
Sur le plan de Mallay nous comptons:
· 32 colonnes dont 12 géminées soit 26 éléments ( 6 libres, les autres engagées )
· 2 montants de portail 2 éléments
· 12 fenêtres dont 3 du 19ème (à rejeter) 9 éléments
Le nombre des combinaisons possibles que procurent 37 éléments, pris deux à deux, atteint 666 [3] , mais il est clair que, si nous le retenions, nous découvririons tout ce que nous voudrions. En Annexe II nous citons quelques-unes de ces combinaisons à deux éléments, mais c'est par pure curiosité, pour un pèlerin, s'il s'en trouve, qui voudrait se prendre à ce jeu.
Nous préférons durcir l'exigence et n'admettre, comme significatifs, que des alignements matérialisés par trois éléments architecturaux, au moins, et avec l'obligation que chaque alignement décelé parte d'un élément mural, passe par, au moins, une des 6 colonnes libres et aboutisse à un autre élément mural.
Cette obligation de passer par une colonne libre rend tout calcul inutile, de même que l'obligation de trouver trois éléments en ligne droite. Il suffit de regarder combien d'alignements restent concrètement possibles qui satisfassent à cette exigence: on n'en découvre que 53 mais, comme ils sont réversibles, c'est à dire qu'on peut les prendre par une extrémité ou par l'autre, ils peuvent matérialiser 106 axes. Il faut remarquer que, parfois, viser au ras d'une colonne procure deux résultats selon qu'on aligne le côté droit ou le côté gauche; nous évoluons dans une réalité matérielle et non dans le jardin de la pure mathématique et, sur de courtes distances, les angles s'ouvrent vite [4] .
Autour de l'oratoire, traité comme un simple point géométrique, s'épanouit la rose des 360 degrés d'azimuts, soit 360 axes possibles pris avec, chacun, une tolérance de +/- 0.5°. Mais tous ne présentent pas un intérêt astronomique. Il faut donc employer une méthode inductive en faisant l'hypothèse que tel axe qui nous intéresse pourrait être matérialisé par un alignement, puis regarder, sur le plan et sur le terrain, si l'hypothèse se vérifie.
Deviendra-t-il alors légitime de nous demander si le nombre d'axes découverts, comparé au nombre d'axes recherchés et au maximum des 106 axes possibles, permettrait de conclure à l'intention, au moins secondaire, de l'architecte ? Nous devrons traiter ce point après l'exposé des résultats, si nos découvertes sont assez nombreuses. Ce sera difficile car, l'oratoire étant une oeuvre unique, n'est pas soumis au calcul des probabilités, et comme il est une oeuvre humaine, il ne ressortit pas, non plus, au domaine de l'aléatoire.
Enfin, nous ne connaissons pas l'éventuel modus operandi que l'architecte aurait pu transmettre au clergé d'Aiguilhe, dans le haut Moyen-Age.
Voici la liste de nos " trouvailles " numérotées comme dans l'annexe I, avec une (*) pour celles qui nous paraissent du meilleur aloi. Mais, au préalable, nous signalerons que le petit oratoire du 10ème siècle est parfaitement orienté selon les quatre axes cardinaux [5] .
18 * colonne 20, colonne 29, colonne 26, colonne 15, fenêtre L
5 * colonne 21, colonne 30, colonne 25, colonne 14
axe à savoir
deux alignements forment 4 axes
52 colonne 19, colonne 21, fenêtre G
34 * fenêtre K, colonne 26, fenêtre F
axe à savoir
deux alignements forment 4 axes
37 * colonne 17, colonne 28, colonne 29, fenêtre G
axe à voir: aboutit à une fenêtre
azimut: 55°33'
52 colonne 19, colonne 21, fenêtre G
34 * fenêtre K, colonne 26, fenêtre F
axe à voir: aboutit à une fenêtre
azimut: 90°
39 * colonne 17, colonne 24, colonne 8, portail (Nord)
axe à voir: aboutit au portail
azimut: 124°26'
pas d'axe à trois éléments
axe à voir ......................
azimut: 235°33'
35 colonne 25, colonne 16, fenêtre K
axe à voir: aboutit à une fenêtre
azimut: 270°
mais un seul élément mural, donc discutable
42 * colonnes 23/24, colonne 17, fenêtre J
axe à voir: aboutit à une fenêtre
azimut: 304°26'
53 colonne 19, colonne 20, fenêtre H
axe à voir: aboutit à une fenêtre
azimut: 62°47'
pas d'axe à trois éléments
axe à voir
azimut: 97°17'
46 colonne 30, colonne 28, fenêtre J
axe à voir: aboutit à une fenêtre
azimut: 262°43'
41 colonne 25, colonne 17, fenêtre J
axe à voir: aboutit à une fenêtre
azimut: 297°13'
pas d'axes à trois éléments contemporains.
cependant nous pouvons remarquer deux phénomènes:
1.
la direction du Mont Saint-Michel au Péril de la Mer, soit l'azimut
orthodromique 316°3..., semble correspondre à l'orientation générale du bâtiment
qui s'allonge bien exactement dans la direction Sud-Est / Nord-Ouest.
Par l'alignement colonne 32, colonne 30, montant gauche de la porte du clocher
et piédroit droit de la fenêtre du clocher, on obtient l'azimut 315°, soit une
tolérance de 1° avec la juste direction; d'autre part, cela nous gène de combiner
des éléments du 12ème siècle avec une construction de 1858.
2. par l'alignement colonne 18, colonne 28, colonne 32, piédroit droit de la fenêtre F nous obtenons l'azimut de Jérusalem soit 108°, or l'azimut du Monte Gargano vaut 107°. Ici encore la précision est moindre, mais on ne combine ensemble que des éléments médiévaux. Les trois axes sont " à savoir ".
pas d'axes à trois éléments
pas d'axes à trois éléments
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A titre de curiosité, comme nous l'indiquions plus haut, nous jetterons aussi, dans l'annexe II, un regard intéressé, mais un peu sceptique, sur d'autres axes, matérialisés seulement par deux éléments et non admis ici; ils peuvent parfois faire réfléchir. Ils sont tracés sur les plans joints.
Il nous faut, maintenant, nous interroger sur la solidité de ces découvertes, c'est à dire sur leur caractère objectif et sur l'intention de l'architecte. A-t-il vu, il y a mille ans, ce que nous avons vu ? L'a-t-il voulu ? Cela nous conduit à présenter trois réflexions:
Nous avons vu que les éléments architecturaux pris en considération procurent 106 axes possibles. Que se passerait-il si le plan avait été mal orienté ? Assurément, ce que nous y avons vu serait caduc; mais d'autres axes significatifs, et, sans doute, les mêmes, apparaîtraient, matérialisés par d'autres éléments. Nous avons même testé cette hypothèse, involontairement, en commençant notre recherche sur un plan bien plus " rustique " que celui de Mallay et inconciliable avec lui.(Cf. Annexe VII ). Evidemment, il offrait toujours 106 axes possibles et, parmi eux, nous avons trouvé, pratiquement, les mêmes axes significatifs: d'autres éléments les balisaient, voilà tout ! Cela débouche sur la deuxième remarque.
Sur les 106 axes possibles, mais non obligatoirement astronomiques, nous n'en validons que 11, puisque:
- nous ne compterons que pour deux unités les axes 18 et 5 qui, pourtant, fonctionnent dans les deux sens, en tant qu'axes cardinaux.
- nous ne compterons encore que pour deux unités les axes 52 et 34 qui, pourtant, fonctionnent dans les deux sens, en tant qu'axes cardinaux et qui fonctionnent encore, en tant qu'azimuts du Soleil levant, aux équinoxes.
Il reste donc les axes:
18 / 5 / 52 / 34 / 37 / 39 / 35 / 42 / 53 / 46 / 41
D'autre part, nous ne nous sommes pas montré ladre en admettant 106 axes possibles, donc le rapport 11/106 ne pèche pas par excès de générosité ou par emballement de l'imagination.
Enfin, il est à considérer que nous n'avons formulé que les hypothèses de recherche les plus simples, celles auxquelles on pense d'abord, comme allant de soi. Sur les quinze envisagées, dix trouvent une vérification convenable. Mais il est clair qu'il faut d'abord chercher. Rien ne s'impose ici.
Là réside la véritable difficulté du raisonnement. Faut-il posséder deux ou trois notions de gnomonique pour voir, dans l'oratoire d'Aiguilhe, ce que nous avons cru y voir ? La réponse est " oui "; mais on peut être un saint pèlerin sans savoir tout cela; on peut, aussi, se le faire expliquer.
D'autre part, tout sanctuaire, surtout médiéval, est un nid de symboles. Il n'est pas que cela, mais il est aussi cela. Et quelle foison de symboles n'appréhende-t-on pas lorsqu'on ressent, ou qu'on pressent, ces correspondances qui lient le temps à l'espace; le monde d'en haut et celui d'en bas; le fugace et le permanent; l'axe vertical et le plan horizontal; la giration des astres autour du pôle ?
Comment penser que Truannus, doyen du chapitre cathédral de Sainte-Marie d'Anis (Notre-Dame du Puy), qui fit édifier l'oratoire, que l'évêque Gotescalc, pèlerin à Compostelle en 950 et consécrateur du sanctuaire en 962, aient été des ignorants, en un temps où l'Astronomie figurait au nombre des Arts libéraux ?
Bien des églises jouent aussi un rôle d'horloge ou de calendrier. Pourquoi faudrait-il nous défier spécialement ici ?
Nous inclinerions à admettre l'intention de l'architecte pour les axes cardinaux, car on ne construit pas sans orientation et l'oratoire primitif en apporte une bonne preuve.
De même, nous aurions tendance à considérer comme volontaires les balisages des azimuts des levers et des couchers du Soleil qui assurent une fonction de calendrier, civil et liturgique.
Au delà, ce sera au lecteur de se forger une conviction plus ou moins ferme. Mais il suffit de " voir " une chose pour qu'elle soit réelle dans l'esprit qui la conçoit et le rôle d'une " Merveille " n'est-il pas de faire rêver ?
Annexe 1 Les 53 alignements possibles ( 106 axes )
Annexe 2 :Quelques axes à deux éléments
Annexe 3 : Tracés d'axes sur le plan du congrès de 1975
Annexe 4 : Azimuts d'astres à leurs Levers / Couchers en 1100.
Annexe 5 : Azimuts orthodromiques, relevés depuis Aiguilhe, d'autres sanctuaires dédiés a saint Michel
Annexe 6 : Dessin de la rose azimutale de l'Annexe V
Annexe 7 : Le plan du congrès et le plan " grand public "
Annexe 8 : L'oratoire , sa roue cosmique , son champ d'étoiles
1 colonne 11/12, colonne 24, colonne 25, colonne 28, colonne 19
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2 colonne 13, colonne 24, colonne 30, fenêtre H
3 colonne 13, colonne 29, colonne 20
4 colonne 13, colonne 25, colonne 26, colonne 28, colonne 19
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5 colonne 14, colonne 25, colonne 30, colonne 21
6 colonne 14, colonnes 1/2, colonnes 3/4, colonne 5
7 colonne 14, colonne 25, fenêtre H
8 colonne 14, colonne 29, colonne 20
9 colonne 14, colonne 26, colonne 27, colonne 28, colonne 19
10 colonne 14, colonne 23, fenêtre E
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11 fenêtre M, colonnes 23/24, colonnes 31/32, colonne 22, puis fenêtre G
12 fenêtre M, colonne 25, colonne 30, fenêtre H
13 fenêtre M, colonne 25, colonne 29, colonne 20
14 fenêtre M, colonne 26, colonne 28, colonne 19
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15 fenêtre L, colonne 25, colonne 22
16 fenêtre L, colonne 26, fenêtre H
17 fenêtre L, colonne30, colonne 21
18 fenêtre L, colonne 15, colonne 26, colonne 29, colonne 20
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19 colonne 15, colonne 26, colonne 30, fenêtre G
20 colonne 15, colonne 26, colonne 21
21 colonne 15, colonne 29, colonne 20
22 colonne 15, colonne 26, fenêtre H
23 colonne 15, colonne 27, colonne 19
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24 colonne 16, colonne 26, colonne 32
25 colonne 16, colonne 25, fenêtre F
26 colonne 16, colonne 30, fenêtre G
27 colonne 16, colonne 27, colonne 21
28 colonne 16, colonne 27, colonne 29, fenêtre H
29 colonne 16, colonne 28, colonne 20
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30 fenêtre K, colonne 27, colonne 30, colonne 22
31 fenêtre K, colonne 27, colonne G
32 fenêtre K, colonne 28, colonne 29, colonne 21
33 fenêtre K, colonne 28, fenêtre H
34 fenêtre K, colonne 26, fenêtre F
35 fenêtre K, colonne 16, colonne 25
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36 colonne 17, colonne 25, colonne 23
37 colonne 17, colonne 28, colonne 29, fenêtre G
38 colonne 17, colonne 29, colonne 21
39 colonne 17, colonne 24, colonne 8, portail (Nord)
40 colonne 17, colonne 27, colonne 31/32
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41 fenêtre J, colonne 17, colonne 25
42 fenêtre J, colonne 17, colonne 23/24
43 fenêtre J, colonne 27, fenêtre F
44 fenêtre J, colonne 28, colonne 22
45 fenêtre J, colonne 29, fenêtre G
46 fenêtre J, colonne 28, colonne 30
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47 colonne 18, colonne 26, colonne 25, colonne 24, portail (Sud)
48 colonne 18, colonne 28, colonne 32, fenêtre F
49 colonne 18, colonne 28, colonnes 31/32
50 colonne 18, colonne 29, colonne 22
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51 colonne 19, colonne 29, colonne 30, colonne 31/32
52 colonne 19, colonne 21, fenêtre G
53 colonne 19, colonne 20, fenêtre H
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colonne 16, portail
colonne 15, portail
colonne 14, portail
colonne 13, portail
colonnes 11/12, portail
colonnes 31/32, fenêtre J
colonnes 12/13, portail montant Nord
Antarès: colonne 13, portail montant Sud
Sirius : colonne 13, portail montant Nord
Véga : colonne 30, fenêtre G
Epi : colonne 30, colonne 28, fenêtre J
Rigel : colonne 30, fenêtre J
Antarès: colonne 21, fenêtre J
Sirius : colonne 32, fenêtre K
A la latitude d'Aiguilhe ( 45°03' ) l'étoile Capella était presque circumpolaire en 1100, (année médiane de 1000/1200 ), puisque sa déclinaison d'alors valait 44°22'.Elle tombait donc, à son coucher, à peine sous l'horizon Nord, et elle se relevait, quelques minutes plus tard, à peu près à la même place. La réfraction atmosphérique devait même empêcher qu'elle disparût vraiment. Il devait être facile d'observer cela par la ligne de visée: colonne 14, colonne 25, fenêtre H. Lors de sa culmination, au Sud, elle passait sensiblement au zénith, phénomène bien remarquable quand il se produisait la nuit.
Plan 1: Recherche des axes cardinaux
Plan 2: Levers et couchers remarquables du Soleil
Plan 3: Levers et couchers du Soleil les 8/05 et 29/09 juliens
Plan 4: Correspondances azimutales avec d'autres Saint-Michel
Plan 5: Azimuts d'étoiles à leur lever ou coucher en 1000/1200
Formule: cos (Az) = - sin (D) / cos (lat)
avec Az ... Azimut compté depuis le Nord, sens horloge
D ... Déclinaison de l'astre en 1100 A.D.
lat .. Latitude d'Aiguilhe: 45°03'
Astres |
Déclinaison |
Az/Lever |
Az/Coucher |
Soleil |
solstice d'hiver 23°33' |
124°26' |
235°33' |
solstice d'été 23°33' |
55°33' |
304°26' |
|
8 mai julien 18°51' |
62°47' |
297°13' |
|
29 sept.julien -5°08' |
97°17' |
262°43' |
|
Aldébaran |
14°12' |
69°40' |
290°20' |
Antarès |
-23°58' |
125°06 |
234°54' |
Altaïr |
6°58' |
80°06' |
279°54' |
Arcturus |
23°34' |
55°32' |
304°28' |
Bételgeuse |
6°46' |
80°24' |
279°36' |
Capella |
44°22' |
8°13 |
351°47' |
Deneb |
42°17' |
17°46' |
|
Epi Vierge |
6°20' |
98°59' |
261°01' |
Fomalhaut |
34°16' |
142°50' |
217°10' |
Pollux |
29°40' |
45°32' |
314°28' |
Procyon |
6°50' |
80°18' |
279°42' |
Régulus |
16°07' |
66°52' |
293°08' |
Rigel |
9°38' |
103°42' |
256°18' |
Sirius |
16°10' |
113°13' |
246°47' |
Véga |
38°18' |
28°41' |
331°19' |
On remarquera la quasi-égalité des déclinaisons d'Altaïr, Bételgeuse et Procyon, ce qui fait que les azimuts de ces trois étoiles, à leurs levers et à leurs couchers, sont presque confondus.
VILLES LONGIT LATIT AZIM KILOM
AIGUILHE (Le PUY ) - 3°53' 45°03' *****************
* BOURGES - 2°25' 47°09' 334°69 259
* MONT St MICHEL + 1°30' 48°39' 316°30 572
St MICHEL/CUXA - 2°23' 42°38' 204°64 294
St. MICHEL/ENTRAYGUES - 0.10' 45°39' 284°25 298
St MIHIEL - 5°32' 48°48' 16°13 435
------------------------------------------------------------------
ARKHANGELSK -41°02' 64°40' 33°03 3141
* ATHENES -23°46' 37°58' 108°56 1826
BRUXELLES - 4°21' 50°51' 2°91 645
BYZANCE -28°57' 41°02' 93°54 2075
CHIUSA (ITALIE)
COLOSSES -29°28' 24°00' 126°86 3283
COVENTRY - 8°23' 49°03' 35°84 560
* DELOS -25°10' 37°30' 107°92 1957
* DELPHES -22°30' 38°40' 108°27 1691
* KERKYRA (CORFOU) -19°54' 39°40' 108°89 1441
* LINDOS (RHODES) -28°20' 36°10' 107°16 2274
MICHAELSBERG / BAMBERG-10°45' 50°02' 40°43 756
MICHELSBERG (BADE) - 8°23' 49°03' 35°84 560
* MONT CARMEL -35°00' 32°45' 106°34 2992
* MONTE GARGANO -15°47' 41°42' 107°00 1029
MUNICH -11°35' 48°08' 57°01 680
MURANO -12°20' 45°27' 83°16 662
PATMOS -26°33' 37°55' 104°93 2038
* PEROUSE -12°24' 43°06' 104°68 713
ROME: Château St. ANGE -12°30' 41°54' 113°72 777
* SACRA di S.MICHELE- 7°20' 45°05' 88°00 271
S.MIGUEL/ESCALADA 5°25' 42°34' 252°96 795
S.MIQUEL del FAI
* St.MICHAëL'S MOUNT 5°30' 50°10' 312°37 903
* SKELLIG MICHAëL 10°30' 51°50' 310°65 1297
LA VALETTE (MALTE) -14°30' 35°50' 135°19 1359
Les lieux étoilés figurent sur l'axe des Saint-Michel, issu du Monte Gargano, et étudié par Jacques Derdérian:
op. cit. Chapitre III et carte p.42.
Plus loin, notre annexe VI, simple traitement graphique de la rose azimutale centrée sur Aiguilhe, à partir des calculs ci-dessus, confirme le bien fondé de l'observation de cet auteur sur l'existence de ces deux axes, l'un issu du Monte Gargano et le second d'Aiguilhe.
Pierre Bout et 7 autres auteurs.
Saint-Michel d'Aiguilhe: commémoration du Millénaire ...
Ed. Société Académique du Puy et de la Haute-Loire, 1962
Actes du Congrès archéologique de France
133ème session 1975: Le Velay pages 230 à 313
La chapelle Saint-Michel d'Aiguilhe au Puy, par Xavier Barral i Altet
Ed. Société française d'archéologie
1 place du Trocadéro et du 11 Novembre 1918, 75016 Paris
Zodiaque. Collection "La nuit des temps" N° 15, Forez-Velay roman, par Olivier Beigbeder et Raymond Oursel 1962 et 1981 ( remarquable aussi par les illustrations )
Jacques Derdérian
Le Puy, haut-lieu ésotérique, spécialement pages 11 à 74, Ed. Dervy 1992
Revue Atlantis N° 236 juillet-août 1966
Saint Michel et la Tradition occidentale
André Chanal
Le Puy, ville sainte, ville d'art, chapitre XV, Ed. Xavier Mappus (Le Puy) 1949
Père Roger Martin et " Découvrir "
Le Puy-en-Velay, Ed. M.S.M. 1992
Roger Martin, chanoine de N.D. du Puy
Saint-Michel d'Aiguilhe
Ed. Association des Amis de Saint-Michel du Puy et Xavier Mappus 1990
René Huyghe et François Cali
Merveilles de France, page 79, légende n° 23, photo page 102, Ed. Arthaud 1960
Charles Baussan
Lourdes et les pèlerinages de la Vierge, pages 188 et 189, photo page 186, Ed. Arthaud 1928
Louis Pize, Forez, Velay, pages 76 et 77, photos pp. 10, 72, 73, Ed. Arthaud 1953
Marcel Aubert
Cathédrales et abbatiales romanes de France, page 361, photo N° 376 Ed. Arthaud 1965
[1] En 1630, encore, le poète vellave Hugues d'Avignon, dans son ouvrage " La Velleyade ", emploie l'expression comme allant de soi.
[2] La distinction entre les axes " à voir " et les axes " à savoir " est due à notre savant ami Michel Natalis, ainsi que mille autres choses pour lesquelles la mention de notre gratitude ne pouvait être oubliée ici.
De nos jours, il n'y a, du reste, plus rien à voir le long des axes " à voir ", puisque la pose de vitraux dormants, en 1955 interdit toute évasion du regard vers l'extérieur.
Si l'on veut voir le ciel et les objets qui y défilent, du côté du Sud-Est, donc par le portail, il faut se placer le long du mur où s'engagent les colonnes 11/12, 13, 14, 15, 16 et s'approcher des marches, les descendre au besoin, ne pas rechigner à s'asseoir, parfois, et aligner les montants du portail dans une direction astronomiquement favorable, par exemple le lever du Soleil le jour du solstice d'hiver.
Nous aurions dû parler aussi de l'oculus qui éclaire une sorte de tribune au dessus du portail. Si nous n'en faisons rien c'est seulement par ignorance, mais cet oculus mérite qu'on s'en préoccupe.
[3] soit: 37! / ( 2! * 35! ) donc: 1.376375309 E 43 / (2 * 1.033314797 E 40) = 666
[4] Dans le décompte des alignements nous avons cru pouvoir prendre en considération la fenêtre F de l'absidiole Est de la construction préromane, en la combinant avec des éléments plus récents. Le fait que l'architecte du 12ème siècle ait conservé la majeure partie du noyau primitif, nous incite à penser qu'il n'a pas limité cette intégration aux seuls murs. Mais ce point de vue reste discutable. Axes concernés N°: 25, 34, 43, 48.
[5] Il est naturel de penser que l'orientation d'un tel bâtiment, en ces lointaines époques, se faisait en observant le lever et le coucher du Soleil, les jours d'équinoxes. C'est probablement faux, pour au moins trois raisons:
1°) l'équinoxe est un instant sans durée, qui n'a qu'une probabilité infime de se produire à l'instant du lever ou du coucher du Soleil.
2°) si l'observation est ratée (nuages ...), il faut attendre six mois pour pouvoir la refaire, ... peut-être.
3°) la réfraction atmosphérique dégrade la précision.
Il est plus vraisemblable de penser à la méthode des cercles hindous qui procure une méridienne de grande qualité, qu'on peut affiner tous les jours et qu'on coupe, à la corde à douze nœuds, selon une perpendiculaire.