Archive
Ethique et Recherche scientifique : à propos des collections de tissus humains
par Marie-Madeleine Fiers-Didelot
jeudi 28 avril 2005
Conférencier
Marie-Madeleine Fiers-Didelot
Chercheuse à l'INSERM
Résumé
La collecte, la conservation et l'utilisation des éléments du vivant appartiennent à l'histoire de l'humanité. Les premières collections furent liées à la pharmacopée et conservaient les tissus végétaux et animaux dans un but thérapeutique. Dès 1923, les tissus humains sont collectionnés avec la création des Centres de Transfusion Sanguine.
L'histoire récente des collections de tissus humains et leurs expansions, consacre que le prélèvement humain est l'implication du donneur dans une étude scientifique et médicale.
La définition des concepts que sont la Morale, la Déontologie et l'Ethique, nous permet de conduire le questionnement Ethique des collections destinées à la recherche scientifique selon les aspects principaux autour du don de tissu : le consentement, la confidentialité, l'anonymat, et la non patrimonialité du corps humain qui traduisent les exigences de la Cité.
Depuis les années « génomiques » et les possibilités de breveter le vivant, l'Ethique, branche de la philosophie, est une interrogation constante de la Cité, au niveau national et international, sur les effets et les conséquences des découvertes scientifiques. Cette appropriation du vivant le rend disponible à la fois pour la thérapeutique et pour la recherche fondamentale. Les découvertes des sciences fondamentales accompagnent de ce fait l'essor des collections et leurs évolutions successives vers les biothèques, les banques et, depuis 2001, les Centres de Ressources Biologiques (CRB).
Ces questions sur l'appropriation du vivant sont aujourd'hui encadrées en France par deux lois : la loi Huriet-Sérusclat, relative à la protection des personnes dans la recherche biomédicale, et la loi de bioéthique.
Ainsi, cette mise à disposition des tissus humains pour la recherche fondamentale correspond à une recomposition de la pensée scientifique et médicale et pour autant à des interrogations éthiques.
