La fusion primitive du globe

Le globe refroidi de Leibnitz

Les thèses de Leibnitz ont été très peu connues et partagées de son vivant, car elles étaient totalement différentes des thèses de son époque. Pourtant, lorsqu'il publie Protogoea en 1693, ses idées ne sont pas totalement nouvelles car il s'appuie sur Descartes et Sténon.

La Terre n'est pas née d'un chaos aqueux mais d'un soleil qui s'est refroidi. Cette idée se rapproche de celle de Descartes, même si cependant Leibnitz abandonne toutes ses couches concentriques. La Terre est donc un ancien globe igné, qui en se refroidissant s'est recouvert de " macules " (sortes de scories) qui ont formé la croûte vitrifiée. Il s'agit ici d'une démarche nouvelle puisque Leibnitz cherche les indices de la fusion primitive : la vitrification des roches, le sel de la mer (il s'agirait d'un dégagement initial de vapeur), et les autres opérations souterraines de la nature.

Pour élaborer ces théories, Leibnitz a recours aux expériences de laboratoires dont il étend les conclusions aux phénomènes terrestres :

" Il fera selon nous une œuvre importante, celui qui comparera soigneusement les produits de la nature tirés de la Terre avec les produits de laboratoires […], car alors brilleront à nos yeux les rapports frappants qui existent entre les produits de la nature et ceux de l'art.[…] Dans nos faibles essais , nous ébauchons ce que la nature a exécuté en grand, elle qui a pour alambic les montagnes et pour fourneaux les volcans. "

La formation de la Terre peut être découpée en deux époques . Tout d'abord, la Terre est modelée par l'action du feu et la croûté vitrifiée et les reliefs se forment. Ensuite, le feu n'a plus aucun rôle et la Terre primitive est transformée en eau. Leibnitz accorde une grande importance aux cavités superficielles qui expliquent la baisse du niveau marin.

Buffon critiquera une fois de plus cette théorie.