Confluence des Savoirs 2004 - 2005

Un artiste, un scientifique - Cycle de conférences

Amphithéâtre Charles Mérieux de l'ENS Lyon

Mardi 10 mai 2005 à 18h30 : Nouvelles énergies
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Victor Sanchez
Directeur du département des Sciences pour l'ingénieur au CNRS
La maîtrise de la demande d'énergie et des conditions d'approvisionnement constitue un enjeu politique majeur pour l'ensemble de la planète. A la suite du grand débat sur l'énergie en France, plusieurs voies faisant intervenir des énergies renouvelables ont été définies comme des priorités : l'efficacité énergétique, les biocarburants, l'énergie solaire, la filière hydrogène et... la capture et la séquestration du CO2. L'exposé sera dédié à l'intérêt de ces énergies dans les domaines des transports, de l'habitat, de l'environnement en mettant en exergue les besoins en recherche, en innovation et les perspectives d'industrialisation.
Jean-Claude Dunyach
écrivain, auteur des scince-fiction
Dès que la science-fiction parle du futur proche, l'énergie se retrouve bien souvent au coeur du sujet... L'avenir que les écrivains envisagent est en général technologique, c'est-à-dire envahi d'objets modernes (des robots aux nanomachines), d'ordinateurs et de réseaux hyper puissants, voire de véhicules interplanétaires qui partent terraformer Mars. Cette vision repose sur l'hypothèse implicite qu'une quantité d'énergie suffisante sera toujours disponible, et à un coût raisonnable... C'est pour cela, d'ailleurs, que les avenirs proches de la science-fiction sont souvent très pollués. Entre les centrales nucléaires défaillantes, les marées noires, le réchauffement planétaire induit par la surexploitation de notre planète, le futur de nos descendants directs n'est pas toujours rose. A moins que... C'est là que l'imagination de certains auteurs s'enflamme pour parler d'un mode régi par l'énergie solaire et le recyclage des déchets, avec à l'horizon, des champs d'éoliennes silencieuses. Mais le futur qui nous attend pourrait très bien être influencé par les découvertes les plus avancées de certains laboratoires, par la fusion froide si on arrive un jour à la produire, ou par d'autres techniques encore à l'état de prototype. Jean-Claude Dunyach, écrivain et scientifique, travaillant actuellement dans l'aérospatiale est l'auteur de nombreux romans (écrit seul ou avec un autre grand auteur Ayerdal), où s'entremêlent sciences et fictions.
Mardi 12 avril 2005 à 18h30 : A propos de cancer
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Jean-Paul Laplace
Directeur de recherche à l'INRA, il est depuis mars 2000, président de l'Institut français pour la nutrition, et dirige depuis septembre 2003 le Centre de Recherches en Nutrition Humaine d'Ile-de-France récemment créé.
Nous tenterons de faire de manière aussi simple que possible un bilan des certitudes et interrogations concernant la relation entre alimentation et cancers. Quelques statistiques récentes permettront de situer l'ampleur du problème en termes de santé publique, et de tirer les enseignements des variations de l'incidence des cancers selon les pays et au fil du temps. Nous évoquerons ensuite succinctement les facteurs de risque et les mécanismes qui peuvent conduire à un cancer pour prendre conscience de la complexité d'une éventuelle prévention nutritionnelle. Cette approche raisonnée permettra de proposer une hiérarchie du risque selon le niveau des preuves. Sur ces bases, nous développerons les quelques certitudes consensuelles; nous évoquerons ensuite quelques unes des hypothèses fortes qui font encore débat dans la communauté scientifique et des hypothèses qui, pour être répandues, n?en restent pas moins loin d'être fondées.
Elisabeth Macocco lit Eric-Emmanuel Schmitt
Artiste
Comédienne et metteur en scène de renom, elle est actuellement directrice du Théâtre de Privas. Eric Emmanuel Schmitt, auteur contemporain à succès, a écrit de nombreux romans et textes pour le théâtre dont « Petits crimes conjugaux » ou « Monsieur Ibrahim et les fleurs du coran »... Trop souvent la littérature, le théâtre ou le cinéma nous ont donné une image pathétique et tragique du rapport de l'homme au cancer, à la maladie en général. Le texte d'Eric-Emmanuel Schmitt « Oscar et la dame en rose » renouvelle le genre en insufflant dans ce thème, une leçon de vie emplie de réflexions philosophiques, de tendresse et d?humour. De la découverte du diagnostic, aux rapports aux proches, à l?introspection, Oscar, le jeune garçon vit en raccourci toute une vie et nous offre ainsi un regard neuf sur le rapport à la maladie.
Mardi 18 mars 2005 à 18h30 : Progrès, biologie et société
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Axel Kahn
Docteur en médecine, docteur ès sciences et directeur de recherches à l'Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale, il dirige l'Institut Cochin. Il est membre du Comité consultatif national d'éthique depuis 1992.
Le progrès, cette marche collective du genre humain, d'un pas ferme et sûr, sur la route de la vérité, de la vertu et du bonheur dont parlaient Victor Hugo et Condorcet a-t-il atteint ses objectifs ? Le pouvait-il ? Le pourra-t-il ? Les sciences de la vie et les biotechnologies constituent un test significatif des aspirations du progrès et de l?évolution du regard que les citoyens jettent sur ses promesses. Les connaissances et les techniques qui en découlent accroissent en effet dans d'immenses proportions la maîtrise de l'Homme sur les êtres vivants, en particulier lui-même. Le pouvoir ainsi acquis est celui de soigner mieux mais pourrait être utilisé aussi au détriment des aspirations et des droits de personnes. La science et la technique disent ce qui est sans doute vrai et peut être réalisé. Ils n'ont ni la fonction, ni le pouvoir de déterminer ce qui est juste. Cela, c'est à la société toute entière, informée avec loyauté par ses scientifiques, qu'il convient d'en décider.
Bernard Rancillac
Artiste
Artiste plasticien. Artiste engagé s'il en est, Bernard Rancillac a depuis les années soixante, en appartenant au mouvement de la figuration narrative, défendu un rôle de « regardeur militant » du monde dans lequel il crée. Critique envers la société de consommation, les engagements et pouvoirs politiques et économiques ou les conflits mondiaux (du Vietnam à l?Algérie en 2000), il met au service de ses idées, son langage plastique, mais aussi ses cours, conférences et écrits où il explique son « regard idéologique » (titre d'un de ses derniers livres écrits entre 1975 et 1979 et publié en 2000). Cette force virulente est une nécessité, il écrit en 1976 : « délivrer un message (...) m'apparaît une obligation, s'éprouve sans conteste, pour peu qu'on désire participer en tant qu'artiste, à la vie publique, en assurant un rôle dans la société ».
Mardi 1er février 2004 à 18h30 : Errare humanum est ! Surtout pour les hommes de science
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Girolamo Ramunni
Professeur des universités, professeur d?histoire des sciences et des techniques à l'Université Lumière Lyon 2, chargé de mission auprès de la direction du CNRS, conseiller scientifique du Comité pour l?histoire du CNRS en vue de la rédaction de l?histoire du CNRS
L'erreur n'a pas bonne presse quand on parle de sciences. On est habitué à recevoir des messages de réussites, pas d'échecs. Et pourtant, si l'on regarde de près l'activité des chercheurs sur des périodes plus ou moins longues, force est de constater que ce qui se passe couramment est qu'ils se trompent. Heureusement, car une recherche qui aboutirait constamment à des résultats positifs serait insupportable car elle nous conduirait à changer constamment nos idées sur le monde. Les scientifiques ont même construit une méthodologie d'investigation sur l'erreur : chercher par essais et erreurs. Pourquoi alors on ne parle presque jamais des erreurs ? C'est cela la question essentielle, car elle porte sur l'image dominante de la recherche. La prise en compte de l'erreur est intéressante dans la mesure où cela nous dit quelque chose de plus sur le fonctionnement de la science. Peut-on aller jusqu'à affirmer que la manière dont on décrit habituellement la recherche est fausse et traîne des vieilles conceptions remontant au XVIIIe et XIXe siècles ? On peut aussi se demander si la désaffection des jeunes pour la science n4est pas la conséquence de notre incapacité de parler correctement d'elle.
Heiko Buchholz
Intervention théâtral
La diffusion de la science par la théâtralisation est un phénomène courant aujourd?hui, cependant la conférence de Heiko Buchholz va vous proposer une aventure singulière. En appliquant les méthodes classiques de la recherche et de l'enseignement (statistiques, expériences, projections...) l'artiste vous entraînera dans une mise en abîme des techniques et de la médiatisation de cette même recherche, de ses tâtonnements, hypothèses et de ses découvertes.
Mardi 17 novembre 2004 à 18h30 : Mythes d'origine
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Pierre Gibert
Jésuite, ancien professeur d'exégèse de l'Ancien Testament et ancien doyen de la faculté de théologie de Lyon; actuellement rédacteur en chef de la revue « Recherches de science religieuse »
Qu'évoque une telle expression ? Pour les scientifiques, elle ne peut que renvoyer à l'imaginaire et donc à quelque chose de faux et donc d?inacceptable en matière de connaissances. Pour l'anthropologue, tautologique, elle est floue, imprécise. Il existe pourtant des textes, classés depuis deux ou trois siècles dans cette catégorie, et qui, dans toutes les cultures, (en particulier proche orientale)* parlent précisément des origines de l'univers, de la vie, de l'humanité, des techniques, etc. Car passées ou dépassées les réserves et critiques des « spécialistes », un langage polyvalent s'impose, à la fois pittoresque, symbolique, poétique et... soucieux d'enseignement ! Et si, en fin de compte, par delà nos connaissances critiques et scientifiques, ces fameux « mythes d'origines » continuaient à s'adresser à nous en parlant de nous ? Si, dans leur langage même, symbolique, poétique, ils continuaient à dire nos interrogations et nos inquiétudes sur la mort, la différence des sexes, la puissance ambiguë de la vie, le mal, etc ?
(*) Grèce, Egypte, Mésopotamie, Premier Chapitre de la Genèse
Shams
groupe de musiques afghanes
Shams est le nom d?un personnage extraordinaire, contemporain et guide spirituel de Mawlana Jalalodine Roumi, fondateur des derviches tourneurs; il fut aussi un grand maître à penser dans la culture afghane. L'ensemble est composé de Ghaffar Ehsani (Robab), Hamayoun et Massoud Raonaq (Chant, harmonica, tablas), Pierre Fassy (Flutes,saxophone) et de Besmil (Tablas, dolhak). Shams présente des morceaux instrumentaux, des chants populaires et des ghazal (chants d'amour alliant la beauté littéraire et la qualité musicale inventés vers le X e siècle dans le monde musulman). Ces mélodies très anciennes qui véhiculent la culture dans ses traditions et occasions, que ce soit des chants de fêtes, ou des voyages musicaux à travers monts et vallées lointains, illustrent les épopées et les contes d'amour de l'orient suave et raffiné.