Confluence des Savoirs 2005 - 2006

Un artiste, un scientifique - Cycle de conférences

Amphithéâtre Charles Mérieux de l'ENS Lyon

Mardi 22 novembre 2005 à 18h30
Pourquoi ça ne va pas plus mal ?
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Patrick Viveret
philosophe
Patrick Viveret est conseiller référendaire à la Cour des Comptes et rapporteur de la mission " nouveaux facteurs de richesse " située aujourd'hui à la Délégation interministérielle à l'innovation sociale et à l'économie sociale. Il anime le centre international Pierre Mendés France et collabore à la revue "Transversale Science-Culture"
De multiples signaux alertent l'humanité sur les dangers qui la menacent, et tout se passe comme si, à l'échelle planétaire, l'espèce humaine ne se sentait pas concernée, comme si les voix de plus en plus nombreuses et inquiètes de groupes de citoyens n'étaient que le fruit de l'imagination de contestataires ignorants et irresponsables. Et pourtant, contrairement à ce que pourrait laisser croire un certain fatalisme ambiant, l'essentiel des problèmes auxquels l'humanité est confrontée peut trouver des solutions. A condition de comprendre que la plupart des difficultés ne se situent pas dans l'ordre de l'avoir, celui des ressources physiques, monétaires, techniques, mais dans l'ordre de l'être, de la façon de concevoir sa place dans l'univers, de donner un sens à sa vie, de s'en sentir responsable et de se montrer solidaire de la vie des autres. Le message de Patrick Viveret, c'est que l'humanité peut se sauver par la lucidité, la prise de conscience des manipulations dont elle fait l'objet, ou se perdre si elle continue à se laisser égarer par des discours qui n'ont plus de sens. Il montre, comment, pour poursuivre leur aventure, utiliser pleinement les potentialités qu'ouvrent les révolutions de l'intelligence et du vivant en réduisant leurs risques, hommes et femmes doivent inventer une autre vision du politique, pleinement écologique, citoyenne et planétaire, qui placerait le désir d'humanité au cœur de sa perspective.
Le corps invisible
Sandra Martinez
Danseuse et Chorégraphe
Après un parcours d'interprète au théâtre et à la danse, elle fonde Kiwat Cie en mai 2001 et centre son travail sur les questions de mémoire, identité et territoire. Sous la direction artistique de Sandra Martinez, Kiwat Cie réalise plusieurs créations : Pulpe, en mai 2001 à l'Etoile du Nord à Paris (musique, danse et marionnette) L'odeur des pierres en 2002. Un solo-parcours bâti autour d'une recherche en relation avec des plasticiens, des musiciens, un vidéaste.
Parallèlement, en 2003, Sandra Martinez obtient la Bourse Villa Médicis Hors les Murs (AFAA) ainsi que le soutien de l'Institut Français en Afrique du Sud (IFAS) pour le projet quiquennal Motho ke motho ka batho babang, collaboration artistique pluridisciplinaire France - Afrique du Sud. La recherche instaurée avec des artistes sud-africains donne naissance à la création de My Body is my Home (Mon corps est ma maison / territoire) au Cap en mars 2003, présentée en France, en Afrique du sud et au Mozambique en 2004, grâce au soutien de l'AFAA (dans le cadre d'une convention avec le Département de Seine-Saint-Denis).
Elle nous donne à voir des extraits de sa nouvelle création "le corps invisible" création 2005, explore les thèmes de l'invisible et des images que porte le corps, dans un dialogue entre la chorégraphe et un vidéaste.
Mardi 24 janvier 2006 à 18h30
ITER et la fusion thermonucléaire contrôlée : rêve ou réalité ?
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Bernard Bigot
Haut commissaire à l'énergie atomique
Bernard Bigot est ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud (1969-1973). Il a été directeur de l'Institut de recherches sur la catalyse, puis directeur de l'Ecole Normale Supérieure de Lyon. Il a également été directeur de cabinet de la Ministre déléguée à la recherche et aux nouvelles technologies et directeur-adjoint de cabinet du Ministre de la Jeunesse, de l'Education nationale et de la Recherche. Bernard Bigot est professeur des universités (spécialiste de physico-chimie quantique) et il est actuellement Haut Commissaire à l'énergie atomique, expert auprès de l'union européenne pour la négociation ITER
L'énergie est indispensable à toute vie biologique, économique, sociale,… C'est un enjeu scientifique et stratégique majeur que de découvrir ou de maîtriser des nouveaux modes de production ayant un impact aussi faible que possible sur la santé des populations, l'environnement et le fonctionnement global de la planète. C'est en 1920 que Sir Arthur Eddington attribue pour la première fois à la fusion thermonucléaire de l'hydrogène l'origine de l'énergie du soleil et des autres étoiles, c'est la collision à très hautes températures de deux noyaux d'hydrogène pour former un noyau d'hélium. Le fait que cela fonctionne ainsi sans discontinuer depuis des milliards d'années fascine les physiciens depuis cette date. C'est pourquoi le projet mondial ITER a été imaginé.
« Une fantaisie du docteur Ox » (extrait de Jules Verne)
Yannick Laurent
Comédien
Après une formation à l'ENSATT, il a participé à de nombreuses créations théâtrales en particulier en travaillant avec Gilles Chavassieux et avec Jean-Pierre Siméon et Christian Schiaretti au TNP. Parallèlement il a tourné pour la télévision et le cinéma avec Gérard Pirès et Jean-pierre Mocky.
Une fantaisie du docteur Ox est une nouvelle pleine d'humour datant de 1874 où l'auteur nous amène à découvrir un « savant fou »… L'occasion de s'interroger sur la responsabilité du scientifique et sur le pouvoir du citoyen face à la science.
Mardi 14 février 2006 à 18h30
Chocs et impacts dans le système solaire : de la genèse du monde aux catastrophes
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Philippe Gillet
professeur, directeur de l'Ecole Normale Supérieure de Lyon
Philippe Gillet est ancien élève de l'Ecole Normale Supérieure de la rue d'Ulm (1979-1983). Il a exercé les fonctions de directeur du Laboratoire des sciences de la terre du Centre National de la Recherche Scientifique (1995-1999), directeur-adjoint de l'Ecole Normale Supérieure Lyon en charge des études (1998-2002), directeur scientifique du Département des sciences de l'univers du CNRS (2000-2003) et directeur de l'Institut National des sciences de l'univers du CNRS (2000-2003). Il est actuellement directeur de l'Ecole Normale Supérieure de Lyon depuis 2003 et Président du Pôle Universitaire Lyonnais depuis 2004. Ses domaines de recherche sont la physique et la chimie de l'intérieur de la terre, la planétologie et les météorites et les interactions minéral-bactéries
Il y a quatre milliards et cinq cent millions d'années naissait notre système solaire. D'un nuage de gaz et de poussières allait se former les planètes et autres corps en orbite autour du Soleil. Les chocs entre poussières de petites tailles, suivi de rencontres violentes entres des blocs rocheux de plusieurs dizaines à centaines de kilomètres ont été les grands architectes de la construction des planètes dont la Terre et la Lune. Il y a soixante cinq millions d'années un astéroïde percute la Terre. Evènement catastrophique mais pas exceptionnel qui eut des conséquences sur l'écologie globale de la planète, un climat perturbé et des extinctions massives d'espèces vivantes. Plus près de nous, il y a deux millions d'années un astéroïde de quelques centaines de mètres de diamètre percute Mars. Des fragments de quelques centimètres de la surface de la planète rouge sont éjectés, voyagent deux millions d'années avant d'atterrir sur notre planète. Il y a une dizaine d'années un astéroïde rencontre Jupiter dans un choc cosmique des plus vaste. Ces jalons de notre histoire sont parfois visibles à la surface des planètes, dans les roches qui les constituent mais sont aussi enregistrés dans les météorites véritables témoins de la genèse du monde qui nous entoure. Et pour la suite, quels scenarii pouvons-nous envisager ?
« L'incandescence de l'étoile » (Œuvre musicale)
Lionel Marchetti
Compositeur de musique concrète
Il compose au Groupe de Recherches Musicales de Paris depuis 1993 et dans son studio personnel. Parallèlement, il poursuit un travail d'écriture poétique, ainsi qu¹une réflexion théorique sur la musique concrète et l'art du haut-parleur, en tant qu'artiste praticien du genre Musique concrète conçue comme un cinéma pour l'oreille, composée en 1991, présentée et diffusée par le compositeur. Durée : 21'30''
"Le froid se réchauffe, la chaleur se glace, l'humidité se dessèche, l'aridité devient humide?" Empédocle Spatialisée dans l'espace de l'amphithéâtre par le compositeur, "l'incandescence de l'étoile" nous emporte entre infiniment petit et infiniment grand, macrocosme et microcosme enchevêtrés… comme si les matières, tour à tour humides, sèches, acides et volcaniques… avaient ce pouvoir de vivre au delà de l'image comme si l'insecte minuscule qui parcourt notre peau, une fois proche de notre oreille, rendait un souffle aussi grand qu'une marée, pour s'enfouir, au final, avec un peu de nous-mêmes dans une forêt d'étoiles.
Mardi 21 mars 2006 à 18h30
Le désir de sciences des artistes
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Allain Glykos
Maître de conférences à l'université Bordeaux 1
Allain Glykos, maître de conférences à l'Université Bordeaux 1, enseigne la philosophie et les sciences humaines à la faculté des sciences. Il a créé, au début des années 90, un enseignement « arts et sciences » destiné aux étudiants scientifiques et depuis deux ans, un séminaire commun aux étudiants des écoles doctorales scientifiques et aux étudiants de l'Ecole des Beaux-arts de Bordeaux. Il est rédacteur en chef de la revue « Cahiers Art et Science », co-éditée par les éditions « Confluences et l'Université Bordeaux 1 »
Après l'anathème jeté par Platon contre les artistes fabricants de simulacres, et son injonction « nul n'entre ici s'il n'est géomètre » affiché à l'entrée de l'Académie, l'histoire de la peinture se confond à plusieurs reprises (Renaissance, XXème siècle) avec la volonté des artistes d'être reconnus par la communauté scientifique. Sous quelle forme cela se révèle-t-il ?
Dessiner avec des phénomènes
Bernard Moninot
artiste plasticien
Artiste contemporain majeur qui explore de nouvelles formes artistiques, installations, ondes sonores, ombres portées qui lui permettent de « dessiner avec des phénomènes » où la perception, l'apparition, l'illusion et la transparence questionne autrement la création plastique.
Son travail est régulièrement montré dans de nombreuses institutions en France et à l'étranger. Ses oeuvres font parties de nombreuses collections publiques, Museé à Paris, Houston, Grenoble, Genève, Frac et fondation privée (fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence).
Mardi 18 avril 2006 à 18h30
Quel sera notre futur alimentaire ?
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Hervé This
Directeur de recherche à l'INRA
Hervé This dirige le Groupe de gastronomie moléculaire du Laboratoire de chimie des interactions moléculaire (Collège de France, Paris). Conseiller scientifique de la revue scientifique « Pour la science », il est l'auteur de plusieurs livres et de nombreux articles scientifiques ou de vulgarisation, il participe à de fréquentes émissions radio ou télévision et collabore avec les plus grands chefs cuisiniers.
Mangerons-nous demain des tablettes nutritives ? La discipline scientifique nommée Gastronomie moléculaire montre que cette idée est un fantasme : en tenant compte de l'énergie dépensée chaque jour, nous devrions manger l'équivalent d'une grosse tablette de matière grasse… et manquerions alors des matières azotées nécessaire à l'entretien de notre organisme. Pourquoi ce fantasme ? Quel sera notre futur alimentaire ? La Gastronomie moléculaire ne répond pas à cette question, mais ses applications technologiques ont engendré deux courants artistiques mondiaux : la « cuisine moléculaire », et le « constructivisme culinaire ». Lors de cette conférence, assortie d'expériences, nous verrons les rapports entre la science, la technologie, et, évidemment en matière de Cuisine, l'art !
Notre futur alimentaire
Alain Alexanian
chef cuisinier
Alain Alexanian est un chef des plus importants de la nouvelle « cuisine nature ». Il dirige depuis de nombreuses années L'Alexandrin à Lyon et a ouvert depuis 2003 le A. dans le centre hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc à Lyon. Il signe également les menus de la « cantine bio » du Hi Hôtel de Nice et d'autres cartes de restaurants. « Hier, nous mangions d'abord en fonction de ce dont nous disposions à proximité. Aujourd'hui, nous sommes obligés de faire en permanence des choix soumis à des pressions commerciales. Le grand ré-apprentissage sera de redevenir maître de nos achats et de nos façons de cuisiner… Cela participe à une véritable éducation quotidienne, la seule différence c'est qu'hier cela s'héritait et qu'aujourd'hui cela s'apprend… »