Résumé
Conférence de Ji Dahai
Description
C'est avec quelques jours d'avance que l'ENS de Lyon célèbre le nouvel an lunaire, a déclaré Jacques Samarut dans son allocution d'ouverture de cette célébration qui, une fois n'est pas coutume, se tenait sur le site Monod. La célébration, qui prenait la forme d'une conférence de Ji Dahai, poète, peintre et calligraphe, s'est déroulée en présence de Shi Yuegeng, vice-consul général de Chine à Lyon et de Jean-Pascal Bassino, nouveau directeur de l'Institut d'Asie orientale (IAO), ainsi que de nombreux membres de ce laboratoire. L'ENS de Lyon entretient depuis de nombreuses années des liens étroits avec la Chine, qu'il s'agisse de recherche ou de formation . Bonne année du Dragon à tous a conclu le président de l'ENS de Lyon.
Né en pleine Révolution Culturelle Ji Dahai a été initié à la calligraphie par son grand-père puis à la peinture par l'artiste Lai Shaoqui. A l'âge de 11 ans, il entre dans une prestigieuse école de Pékin qui forme à la diplomatie - ce qui lui a permis d'apprendre le français qu'il parle magnifiquement - mais il ne peut pas entrer dans une école d'art, il est destiné à une autre unité de travail. Je voulais être peintre, dit-il , avant d'avouer modestement : Je suis autodidacte. La quête de la beauté, son désir de connaître, d'apprendre ont été son principal moteur. Les peintres qu'il a rencontrés lui ayant conseillé de saisir l'essentiel, le trait, il s'entraîne et dessine tout le temps, avide de connaissances et de découvertes. A sa sortie de l'université, il travaille comme guide touristique, ce qui lui permet de parcourir la Chine et de faire visiter des villages d'artistes, où il finira par s'installer pour poursuivre son éducation artistique dans la plus pure tradition chinoise. Il rejoint ainsi les anciens maîtres : Shen Zhou, Shi Tao, Huang Binhong.
Amphi Schrödinger, Ji Dahai commence sa conférence en ces termes : Je suis content d'être dans la partie Sciences de l'ENS de Lyon. C'est important la science. Il communique en termes simples son émerveillement de voir l'Orient et l'Occident si proches dans certains détails : J'aime le côté yin et yang des feuilles d'olivier : argenté d'un côté, vert foncé de l'autre. Il remarque que les cigognes en Espagne installent leurs nids sur les clochers : Voir des signes de divinité asiatiques sur les églises, c'est surprenant . Il dessine le mont Ventoux, nous montre combien cette montagne a l'air d'un bossu mais c'est l'aile de l'ange qui est à l'intérieur de la bosse, (1) dévoilant ainsi à petites touches sa grande connaissance et son enthousiasme pour la culture française. Sur chaque montagne qu'il gravit il prend une pierre. Pas trop grosse mais dure. Et ensuite il en fait un sceau, comme il l'a appris auprès des anciens. Ji Dahai nous montre ses peintures à l'encre, ses calligraphies, les commente. S'arrête pour réfléchir et dit : J'ai vu l'évolution de la Chine, les premières machines à laver, les voitures, les téléphones, les ordinateurs... Je me rends compte qu'il y a une rupture avec les traditions.. Il ose à peine critiquer « la modernité à tout prix » mais remarque de sa voix douce : Il faut prendre du temps pour peindre. (1) NDLR : allusion, entre autres, au roman d'Erri de Luca Montedidio. Légendes photo - En haut : Ji Dahai - au centre : Jacques Samarut - en bas : Shi Yuegeng, vice-consul général de Chine, Ji Dahai et Christine Cornet de l'IAO. Reportage photo Vincent Brault / ENS de Lyon
Ses croquis, ses poèmes et ses peintures font l'objet de publications et d'expositions. Installé depuis sept ans en France, Ji Dahai partage son temps entre Songzhuang, le village d'artistes près de Pékin, et la Provence, nouvelle terre d'inspiration créatrice. Vous trouverez sur le site web de Ji Dahai, toutes les informations sur ses expositions, passées, présentes et futures, ainsi que les références de ses livres.


En savoir plus sur Ji Dahai

Mots clés
Collection