Agenda de l'ENS de Lyon

Pour cette prochaine conférence organisée par sa mission transition écologique, l'ENS de Lyon a le plaisir de recevoir trois orateurs : 

• François Collart-Dutilleul, professeur à la faculté de droit et de sciences politiques de l'Université de Nantes ;
• Ioan Negrutiu, ingénieur agronome et biologiste, professeur émérite à l'ENS de Lyon ;
• et Jean-Michel Salles, directeur de recherche CNRS en économie de l'environnement. 

Présentation de la conférence

Qu'est-ce que l'agriculture ? Et les agriculteurs ? Vocabulaire et grammaire pour faire société avec la nature

Quand on dit « agriculture », on doit penser « systèmes alimentaires ». Du champs à l’assiette ? Non, plutôt de la fourchette à la fourche. Les enjeux, car ils sont multiples et inséparables, finissent par se cristalliser dans une question existentielle : qui possède ou qui possédera la nature ?

Malgré les apparences, dans le monde industrialisé – avec les Big Tech, l’urbanisation massive et ses conséquences socio-économiques, la transition énergétique, etc. –  la première question que chaque humain doit se poser est : pourquoi chaque terrien est supposé manger (se nourrir) au moins une fois par jour. Tous les jours. Ce n’est pas le cas pour beaucoup actuellement, notamment et c’est un comble, pour trop de paysans du monde.

Cela pose, par exemple, des questions de transition énergétique auxquelles on ne pense pas. L’agriculture est au premier chef la sécurité d’une énergie métabolique vitale, avec des liens forts entre nourriture et santé comme condition d’une capacité à fournir un travail conséquent sur le long terme (health is wealth, we are what we eat, food is medicine), mais aussi comme LE droit fondamental de référence de chaque personne.

Sols, eau, biomasse, voilà la matrice physique de l’agriculture. En même temps, des composantes majeures des limites planétaires, au cœur des rapports homme-nature. Et objets – par dessus les directives européennes correspondantes – d’un patrimoine naturel non-substituable à classer comme des communs. On est loin du compte.

Et si, en partant de l’alimentation-santé, on mettait en place pour commencer un « principe de non-régression » pour le droit de l’environnement, le droit à l’alimentation, et la souveraineté alimentaire ?

Sur ces bases, nous allons pouvoir faire le lien avec l’actualité.