Et si les sociétés humaines étaient structurées par quelques grandes propriétés de l’espèce et gouvernées par des lois générales ? Et si leurs trajectoires historiques pouvaient mieux se comprendre en les réinscrivant dans une longue histoire évolutive ?
En comparant les sociétés humaines à d’autres sociétés animales et en dégageant les propriétés centrales de l’espèce, parmi lesquelles figurent en bonne place la longue et totale dépendance de l’enfant humain à l’égard des adultes et la partition sexuée, ce sont quelques grandes énigmes anthropologiques qui se résolvent. Pourquoi les sociétés humaines, à la différence des sociétés animales non humaines, ont-elles une histoire et une capacité d’accumulation culturelle ? Pourquoi la division du travail, les faits de domination, et notamment ceux de domination masculine, ou les phénomènes magico-religieux se manifestent-ils dans toutes les sociétés humaines connues ? Pourquoi l’ethnocentrisme est-il si universel et pourquoi des conflits opposent-ils régulièrement des groupes qui s’excluent mutuellement ? C’est à ces questions cruciales que cherche à répondre Bernard Lahire en formulant, une synthèse des connaissances essentielles relatives à la vie sociale humaine et non humaine accumulées dans des domaines du savoir aussi différents que la biologie évolutive, l’éthologie et l’écologie comportementale, la paléoanthropologie, la préhistoire, l’anthropologie, l’histoire et la sociologie.
La présentation de Marie Perrier mettra en image les lignes de forces développées par Bernard Lahire en puisant dans les collections du musée des Confluences, riches de quelques 3,5 millions d’objets et de spécimens. Sculptures, pièces rituelles, parures ou objets du quotidien permettront d’aborder les modalités d’expression du magico-religieux, les mesures de protection entourant le petit enfant ou encore les rapports de domination et de collaboration qui existent entre les groupes humains et entre les individus.
Avec :
- Bernard LAHIRE, Directeur de recherche CNRS, membre du Centre Max Weber/ENS de Lyon.
- et Marie PERRIER chargée des collections africaines et océaniennes au musée des Confluences.
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