In Situ Lab, start-up hébergée au sein de l’incubateur de l’ENS de Lyon, est lauréate de l’appel à projets « Alternatives vertes 2 » pour le projet UP-BiB – Ultra-passive Bioinspired Buildings – qu’elle mène en collaboration avec le laboratoire RDP et l’entreprise Alkante. Destiné à soutenir l’innovation au service de la transition écologique des acteurs culturels, l’appel à projets « Alternatives vertes 2 » est une opération soutenue par l’État dans le cadre du dispositif « Soutenir les alternatives vertes 2 » de France 2030, opéré par la Banque des territoires (Caisse des Dépôts) ». Alors que le projet lauréat est en phase de démarrage en ce début avril, Teva Vernoux, co-fondateur d’In Situ Lab, en explique les grandes lignes.
S’inspirer des plantes et de leurs étonnantes capacités pour répondre à des problématiques qui concernent l’architecture, l’urbanisme et les matériaux : tel est le concept autour duquel In Situ Lab, start-up hébergée au sein de l’incubateur de l’ENS de Lyon, a été construite.
La phyllotaxie au service de la conception de bâtiments durables
Fondée par Nicolas Vernoux-Thélot, architecte, et Teva Vernoux, docteur en biologie végétale qui évolue au laboratoire RDP, In Situ Lab est en effet un bureau d’étude spécialisé dans la recherche et le développement d’innovations basées sur le biomimétisme, dans une optique de conception architecturale et urbaine durable.
« Il s’agit notamment d’utiliser les principes d’architecture de la plante, ce qu’on appelle la phyllotaxie : c’est la géométrie de la distribution des structures le long de l’axe de croissance, explique Teva Vernoux. Les plantes sont toutes construites avec un axe, des feuilles et/ou des fleurs, et beaucoup suivent des spirales autour de cet axe. On utilise la géométrie de la phyllotaxie spiralée pour proposer des solutions, que ce soit au niveau des conceptions de bâtiments ou de l’occupation d’un terrain, en vue d’atteindre des niveaux d’exposition suffisants à la lumière et au soleil, à la fois pour bénéficier du chauffage passif et pour des raisons de bien-être ».
« Alternatives vertes 2 » : soutenir l’innovation au service de la transition écologique des acteurs culturels
C’est dans ce cadre que la start-up In Situ Lab s’est lancée dans le projet Up-BiB, associée au laboratoire RDP de l’ENS de Lyon et à l’entreprise Alkante. Projet pour lequel les trois partenaires ont été lauréats d’« Alternatives vertes 2 », appel à projets destiné à soutenir l’innovation au service de la transition écologique des acteurs culturels. Celui-ci est porté par la Banque des Territoires pour le compte de l’État, en lien avec le ministère de la Culture, le ministère de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, et le secrétariat général pour l’investissement (fonds France 2030).
« Le principe de cet appel à projets, c’était de proposer des solutions pour la transition écologique, dans le monde de la culture, ce qui inclut l’architecture. Comme In Situ Lab travaille notamment sur les problématiques d’architecture et d’urbanisme, nous étions en plein dans la cible », commente Teva Vernoux.
Teva Vernoux © Vincent Moncorgé
UP-BiB, un logiciel d’autogénération de gabarits de bâtiment destiné aux professionnels de l’urbanisme
Concrètement, le projet UP-BiB repose sur le développement d’un applicatif qui doit permettre aux professionnels de l’urbanisme, plus particulièrement des structures publiques, d’étudier au préalable le potentiel d’un terrain en matière de gain d’énergie.
« On a commencé de façon très empirique et on a développé un logiciel qui fonctionne de manière assez simple, raconte Teva Vernoux. Le principe général pour un terrain donné, est de choisir une position d’un premier gabarit de bâtiment et d’utiliser une spirale pour décider de la position des suivants, à la manière dont on produirait des feuilles les unes après les autres. En utilisant des données sur la course du soleil au cours de l’année, on peut calculer des expositions pour chaque nouveau gabarit. Et on décide d’un seuil, en disant, par exemple, qu’on souhaite bénéficier de 50% d’exposition directe. Si le positionnement choisi ne permet pas d’atteindre cet objectif, on l’élimine, on passe à un autre. Si ça marche, on le sélectionne. Et on fonctionne de façon réitérative. Grâce à ces modélisations, on peut ensuite proposer des ensembles de plans de masse, avec lesquels l’architecte et l’urbaniste peuvent travailler, en amont de la construction ».
Le financement obtenu grâce à l’appel à projets « Alternatives vertes 2 » va ainsi permettre à chacun des trois acteurs impliqués – In Situ Lab, RDP et Alkante – de continuer à avancer, chacun dans leur domaine : RDP davantage sur la partie recherche, In Situ et Alkante sur le pilotage du développement du logiciel et son déploiement. « Sachant que les solutions technologiques sont vraiment amenées par Alkante en termes d’ingénierie logicielle et de choix sur les modèles de déploiement, même si ces aspects vont être gérées de façon globale dans le consortium », ajoute Teva Vernoux.
Prochaine étape : penser le modèle économique et mettre l’outil à disposition des experts
Concernant les prochaines étapes, il s’agira de développer l’architecture logicielle, pour pouvoir mettre l’applicatif à disposition de clients, mais aussi d’observer l’évolution du marché et de réfléchir au modèle économique.
« Ce qu’on espère avoir à la fin, c’est un produit qui peut être commercialisé, avec le but principal que le logiciel soit utilisé, parce qu’il y a des gains d’énergie significatifs à faire, avec des solutions qui au final sont relativement simples, robustes et avec des coûts réduits, précise Teva Vernoux. En ce sens, notre projet est de construire une communauté d’utilisateurs qui vont pouvoir l’utiliser, qui vont payer pour du conseil sur l’utilisation plus que sur l’accès-même au logiciel… mais tout reste à penser à ce niveau-là. Les premiers destinataires seront d’ailleurs les communautés de communes et toutes les structures publiques, plus que des particuliers ».
L’appel à projets « Alternatives vertes 2 » est une opération soutenue par l’État dans le cadre du dispositif « Soutenir les alternatives vertes 2 » de France 2030, opéré par la Banque des territoires (Caisse des Dépôts).
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