L'argument du prix est souvent donné lorsque l'on parle d'agriculture paysanne, de consommation de produits locaux, frais et de saison, cultivés sans pesticides et autres intrants chimiques. Or, si les produits issus de l'agriculture biologique ou paysanne sont effectivement vendus plus chers que ceux issus d'une agriculture conventionnelle ou industrielle, cette comparaison par les prix uniquement n'est pas vraiment juste car les deux types de produits dont il est question n'ont absolument pas la même qualité. Par ailleurs, il faut souligner que le bio est parfois moins cher que le conventionnel. En effet, l'achat direct auprès des producteurs ou dans des épiceries auto-gérées, le respect de la saisonnalité et le modèle de l'AMAP sont des solutions qui garantissent un prix décent pour les consommateurs comme pour les producteurs ! Cela étant, il est aussi des leviers politiques dont il faut encore se saisir pour rendre ces produits plus accessibles : refonte de la PAC, création d’une Sécurité Sociale de l’Alimentation… Autant de sujets dont les invités de la Semaine de l'Agriculture Paysanne se saisiront, en dialogue avec vous, fervents défenseurs de l'agriculture paysanne ou bien consommateurs conventionnels en questionnement : alors à très vite !
17 février - 20h : Table ronde "Quel système économique et financier pour l’agriculture paysanne ?" (Salle D2-128)
La question sera ici de savoir comment s’y prendre pour rendre l’agriculture paysanne viable. Quelles politiques publiques adopter ? Faut-il rester dans une logique de marché ou s'en défaire, et comment ?
Intervenants : Pierre Vidal et Nicolas Aymard
18 février - 18h30 : Apéro convivial avec nos producteurices (HALL A, Résidence Descartes)
L’idée est d’échanger de façon conviviale avec eux : comment s'est passée leur installation en agriculture bio paysanne, quel a été le prix à payer pour un tel modèle ? (prix purement financier de l’exploitation mais aussi prix humain en heures de labeur, en sacrifices…) et quels bénéfices en tirent-ils aujourd’hui ? (là encore financiers mais surtout humains !) et toutes autres questions que vous brûlez de poser à des paysans.
19 février - 20h : ARpentage de Reprendre la terre aux machines (KFÊT, DESCARTES)
Lors de la lecture collective de ce manifeste pour l'autonomie paysanne et alimentaire, nous aborderons les failles du modèle agricole actuel et les moyens de le transformer. Réfutant la possibilité d'une transformation grâce aux comportements individuels ("choix" du bio, AMAP...) , l'Atelier Paysan propose des solutions politiques pour s'affranchir collectivement de nos dépendances à un système qui broie les agriculteurs et nuit à notre environnement et à la santé de la majorité de la population.
20 février - 20h : Conférence "Que serait une Politique Agricole Commune (PAC) plus juste ? (D2-128)
Aujourd’hui, les produits issus de l’agriculture conventionnelle sont artificiellement bas (à noter que ce n’est pas la seule chose qui y est artificielle…). En effet, les grands exploitants bénéficient d’aides conséquentes de la PAC puisque les subventions européennes sont indexées sur le nombre d’hectares des exploitations. Leurs produits peuvent dès lors être vendus moins chers. Ne serait-il pas temps que l’ordre s’inverse et qu’une agriculture destructrice ne jouisse plus d’un tel privilège ? Une nouvelle PAC pourrait bien rendre les produits paysans plus accessibles. Reste à savoir quelle serait cette PAC et quels en seraient les bénéficiaires !
21 février - 20h : PROJECTion AU nom de la terre (FOYER à Monod)
Parfois, le prix à payer est très cher pour un exploitant pris dans l’engrenage des pratiques d’une agriculture productiviste et industrielle. La ferme de Pierre Jarjeau grossit à vue d’œil, mais le montant de ses emprunts aussi. L’endettement croissant le fait peu à peu sombrer dans l’atonie, l’alcoolisme, puis un gouffre plus profond encore. Un film marquant et important sur la violence imposée au monde paysan par le système agro-industriel.
Gratuit
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