Le scepticisme moderne peut être qualifié de « moderne » relativement au scepticisme antique, par rapport auquel il peut être interprété comme une réélaboration. Mais il peut aussi être qualifié ainsi en référence au contexte intellectuel qui lui est contemporain et qui, de la Réforme aux révolutions scientifiques, s’est caractérisé par l’émergence de grands systèmes, engageant des pratiques déterminées de la rationalité.
Ces pratiques ayant pour corollaire une certaine conception de l’homme, par rapport à laquelle on peut situer l’anthropologie sceptique, nous nous proposons premièrement de mettre à l’épreuve l’hypothèse selon laquelle les Essais de Montaigne serait son lieu de naissance, deuxièmement, de manière plus générale, d’approfondir la connaissance de ce que peut être un discours sceptique sur l’homme, par sa circonscription interne et externe, sous le rapport de la nature, de la croyance, des mœurs, et de la politique. Troisièmement, mettre la question de la nature de l’homme au cœur du discours sceptique sera l’occasion de confronter la méthode sceptique aux approches naturalistes, ou encore pragmatistes, et de faire une mise au point concernant l’apport du scepticisme dans le champ des sciences humaines et sociales.
Gratuit
Mail : sylvia.giocanti [at] univ-tlse2.fr
Mail : stephane.marchand [at] univ-paris1.fr
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