Depuis une vingtaine d’années, grâce à la grande précision qu’offre les spectromètres de masse à plasma induit et à multi collection, les mesures d’isotopes stables et particulièrement celles du Cu, sont étudiées dans les domaines de la biologie fondamentale et de la clinique. L’homéostasie des métaux pouvant être perturbée en conditions pathologiques, des modifications de compositions isotopiques dans ces conditions particulières ont été mises en évidence, permettant même d’envisager les mesures isotopiques comme outil de diagnostic ou pronostic pour certaines pathologies.
Parmi les pathologies liées à un dysfonctionnement du métabolisme des métaux, la maladie de Wilson entraîne une surcharge en cuivre principalement dans le foie. Dans cette thèse est détaillée une étude montrant que le rapport isotopique du cuivre peut être un bon outil de pronostic de la maladie de Wilson. Les traitements administrés aux malades de Wilson visent à réduire la charge corporelle en cuivre mais présentent des effets indésirables. La recherche se penche donc sur des chélateurs plus spécifiques et entraînant moins d’effets secondaires. Une partie de cette thèse est consacrée à montrer comment les rapports isotopiques du cuivre ont permis de mettre en évidence l’efficacité d’un chélateur innovant ainsi que son mécanisme d’action.
Les études portant sur les compositions isotopiques réalisées jusqu’à maintenant dans le domaine de la biologie clinique reposent sur l’analyse d’échantillons tels que du sérum sanguin, des érythrocytes, du sang total et également des organes. Dans la dernière partie de cette thèse, une approche innovante consistant à étudier les compositions isotopiques des compartiments cellulaires est présentée. En envisageant cette approche dans différents organes, que ce soit en conditions normales ou pathologiques, les résultats ouvrent de nombreuses perspectives qui permettront de mieux comprendre les mécanismes mis en jeu dans le métabolisme des métaux.
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