Le modernisme constitue une approche exploratoire et dangereuse au bord de la falaise du Sens, surtout pour les précurseurs, parmi lesquels, Charles Baudelaire et les poètes obscurs. La thèse porte ainsi sur la comparaison entre ces deux philosophies poétiques, notamment sur leurs dimensions conceptuelles, caractères idéologiques, motivations créatives, et préférences esthétiques, pour élaborer la divergence panoramique de deux savoir-penser entièrement autonomes, et éclairer la réception et le rejet du modernisme français dans la versification chinoise à la fin du XXe siècle. Pour bien répondre à cet enjeu, nous cherchons à consolider les analyses comparatistes en menant des expériences informatiques et statistiques en mégadonnées littéraires.
Notre travail s’articule en trois parties : la première synthétise respectivement la Genèse des deux modernismes (pré-modernismes ?) poétiques, tout en les mettant dans un comparatisme absolu avec des auteurs et des philosophes contemporains, pour contraster leurs prototypes du « poète moderne » au niveau stylistique et conceptuel ; alors la deuxième s’engage à redéfinir précisément leurs spécificités esthétiques en appliquant des algorithmes du machine-learning sur des corpus massifs automatiquement générés, cette démarche nous aboutirait ainsi à des perspectives objectives et scientifiques ; et la dernière s’adresse directement aux écrits baudelairiens et obscurs, ainsi qu’à leurs évolutions postérieures après le croisement sino-occidental.
Cette étude conduit donc à montrer que 1) Baudelaire et les poètes obscurs représentent tous une transition poétique, généralement justifiée par l’élargissement néologique, l’ouverture narrative et la neutralisation sentimentale ; 2) malgré les influences théoriques et textuelles, les deux modernismes sont profondément enracinés dans leurs propres procédés philosophiques, suivant une certaine auto-transcendance.
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