La présente thèse vise à étudier deux différentes modalités de contestation de l'imaginaire dominant, à travers l'analyse des actions directes du mouvement FEMEN et des performances issues de la démarche post-porn. Ces deux démarches contestataires mettent en exergue et questionnent, chacune à leur manière, la sexualisation des corps, inhérente à certains schèmes de l'imaginaire dominant : les FEMEN la refusent ; la démarche post-porn propose d'autres façons de sexualiser les corps. Une comparaison approfondie de modes d'action des FEMEN et des acteur-ice-s de la scène post-porn implique de s'intéresser à deux façons différentes de retravailler les imaginaires sexuels dominants et de re-signifier les corps féminins, trans et/ou non hétérosexuels. A partir de la de sexualisation des corps, je montre comment le regard sur les corps est verrouillé, structuré par un imaginaire traversé par les rapports de pouvoir : il y a des façons hégémoniques de raconter les corps des dominant.e.s et des dominé.e.s. Essaimant dans le monde social, les scripts corporels, ces fictions forgées par les logiques de domination, structurent le regard sur les corps, les pratiques corporelles et les interactions sociales et essaiment. Mais ce verrouillage du regard contient en lui-même les conditions de son déverrouillage. Ce sont les modalités de ce déverrouillage qui seront interrogées, à travers les actions des FEMEN et des activistes post-porn. Proposer des narrations alternatives de corps déverrouille-t-il le regard sur les corps ? Quel rapport ces démarches contestataires entretiennent-elles aux fictions hégémoniques ?
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