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Agenda de l'ENS de Lyon

Ne pas concevoir l'ineffable. Les rapports de la pensée au langage dans la médecine aliéniste française (1800-1930).

Date
mer 04 juin 2025
Horaires

13h

Lieu(x)

Salle D2-034

Intervenant(s)

M. Ryan-Alexandre EL OMEIRI du laboratoire IHRIM, sous la direction de M. Samuel LEZE.

Organisateur(s)
Langue(s) des interventions
Description générale

Ryan-Alexandre El Omeiri soutiendra sa thèse de doctorat en philosophie, réalisée sous la direction de Samuel Lézé, le 4 juin 2025 à 13h.

Résumé de la thèse

L’historiographie dominante de la médecine aliéniste analyse la naissance d’une nouvelle sémiologie de la folie comme l’application médicale par Pinel de la théorie philosophique de la connaissance de Condillac : la correspondance de la pensée au langage. Or, le récit de cette histoire épistémologique aboutit à une relativisation de la réalité clinique ne tenant pas compte de la résistance qu’oppose l’objet de l’aliénisme aux perspectives théoriques qui l’abordent.

De ce fait, l’objectif de la thèse est d’étudier la formation et les transformations d’une anomalie théorico-clinique – ne pas concevoir l’ineffable – en tant que critère redéfinissant « la période aliéniste ». L’analyse du corpus cherche alors à expliciter les conceptions tacites des aliénistes français des rapports de la pensée au langage dans une perspective d’épistémologie historique des fondements de la sémiologie psychiatrique et de la réalité clinique.

La description clinique des aliénés par Pinel, révélant l’inadéquation de la thèse de Condillac, rencontre une opacité épistémologique indiquant la résistance de l’expérience clinique aux théories de la pensée (chap1. et 2.). Les évolutions de deux notions centrales de la sémiologie aliéniste, l’hallucination psychique (chap3.) et le postulat initial des délires (chap4.), recouvrent un parcours aporétique correspondant aux tentatives de résolution de l’anomalie élevée au rang de paradigme. Le corpus des « derniers aliénistes » et des premiers textes de la psychanalyse et de la phénoménologie psychiatrique françaises montre une dissolution de l’aporie des rapports pensée-langage par la fixation des fondements de la psychopathologie autour des conceptions sophistiquées du rapport pensée-langage disponibles au début du XXe siècle (Chap5.). 

La conclusion engage une option épistémologique sur le savoir clinique, établissant le rapport aporétique qui le lie à une réalité opaque et non figurable de la folie, irréductible à toute dimension dogmatique ou relativiste. 

Gratuit

Mots clés

Disciplines