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Actualité de l'ENS de Lyon

Jacques Samarut à l’honneur

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Prix et distinction
 

Officier dans l’Ordre National du Mérite

Jeudi 30 avril, Jacques Samarut s’est vu remettre les insignes d’Officier dans l’Ordre National du Mérite dans l’atrium de l’amphithéâtre Mérieux. Bruno Lacroix, dirigeant d’entreprise et Président du CESER jusqu’à fin 2013, a pour la circonstance prononcé un éloge dont voici quelques morceaux choisis, notamment sur son parcours à l’ENS de Lyon. 

« Puis il [jacques Samarut] revient à l’ENS où le directeur de l’époque, Philippe Gillet lui confie la direction de la recherche. Jusqu’au jour où celui-ci est appelé au cabinet de la Ministre Valérie Pécresse ; Jacques est alors nommé directeur de l’ENS Sciences.

Rapidement il lui apparait que la séparation des sciences exactes, des lettres et sciences humaines est une aberration. Il considère que la formation doit devenir de plus en plus interdisciplinaire. Ceci  le conduit à proposer une fusion à Olivier Faron qui dirigeait l’ENS Lettre. Le projet est adopté par le ministère, puis mis en application malgré de fortes résistances au changement qui ont consommé beaucoup de son énergie. Il a apprécié ceux qui purent l’aider dans cette évolution comme Yann Petel, Conseiller Maitre à la Cours de Comptes. Il devient président du nouvel ensemble, jusqu’au départ d’Olivier Faron où les deux fonctions de président et directeur se rassemblèrent de nouveau sur sa tête. Son mandat se termina en juin 2014, lui laissant d’abord un grand regret de ne pas être reconduit, mais pour une courte durée, car trait particulier de son caractère, il a vite transformé ceci en opportunité.

Quand il parle de l’ENS, on sent ce qu’elle a pu représenter pour lui. La création de cette nouvelle Ecole fut un enjeu auquel il a pleinement participé ; le regroupement des disciplines scientifiques et sciences humaines et sociales fut pour lui essentiel.

[…]

L’ENS a ainsi occupé les deux-tiers de sa carrière professionnelle. Il lui a beaucoup donné, même avec une certaine passion, mais il considère qu’il a aussi beaucoup reçu, que ce soit pour ses travaux de recherche, mais aussi dans l’ouverture interdisciplinaire.

Il a voulu une Ecole ouverte sur la société et sur le monde économique et social. Il a voulu qu’elle accueille des étudiants non Normaliens : 50% viennent effectivement du monde universitaire. Il est fier d’avoir créé avec Olivier Faron la classe préparatoire à l’enseignement supérieur, classe destinée à des bacheliers bousiers venant de milieux défavorisés, destinée à leur faire découvrir les possibilités des formations supérieures, et leur permettre d’y entrer.

Il a surtout voulu que l’ENS, établissement de prestige, ne s’enferme pas dans sa tour d’ivoire de la connaissance. Certes, la mission première de l’école est de créer de la connaissance et de la diffuser, mais il ajoute la nécessité de se préoccuper de l’utilisation de la connaissance dans un souci de développement économique et social. Or l’ENS n’est pas préparée à cela. C’est ainsi qu’avec Patrick Martin il a voulu démythifier l’Ecole, allant à la rencontre de patrons de PME pour leur montrer que l’ENS existait et pouvait répondre à leurs besoins ; Et faire en sorte qu’à l’ENS, le monde de l’entreprise ne soit plus tabou. Il a tout simplement, mais avec ambition, voulu que l’Ecole soit intégrée dans son écosystème.

C’est ce souci d’ouverture sociétale qui conduisit Jacques à collaborer avec le CESER puis avec l’Institut Confluence dont il assume la présidence du Comité d’Orientation Scientifique.

Ses responsabilités ne l’ont jamais coupé de son laboratoire où il gardait la vision stratégique, ni des cours qu’il donne d’ailleurs toujours à la Faculté de Médecine. Il aime former les jeunes, et les aider à progresser.

Depuis la fin de son mandat, ces deux activités se poursuivent, mais il en ajouté une nouvelle. Il participe à la vie d’une jeune société de Biotechnologie.

Quand on le force à jeter un regard en arrière, il constate qu’il a toujours fait ce qu’il a voulu. Qu’il a toujours eu de la chance dans sa carrière, n’ayant jamais connu de grand échec. Il a aimé piloter cette Ecole et recommencerait volontiers. Son seul regret est que l’IDEX n’ait pas été un plein succès, mais il sait très bien pourquoi.

Il a fait ce qu’il voulait et ne l’a pas trop mal réussi. Mais conclut ’il : « la chance sourit aux esprits préparés » !

La modestie et la simplicité bien connues de Jacques Samarut n’ont pas résisté à cet éloge qui résonnait avec justesse pour tous ceux qui ont eu l’occasion de travailler avec lui. Non sans émotion, Jacques a remercié Bruno Lacroix, insistant sur le choix d’un homme d’entreprise pour lui remettre cette distinction. Ses remerciements se sont aussi tournés vers ses collègues et collaborateurs réunis autour de lui, de ses « vieux camarades » de laboratoire à son actuelle équipe de recherche, en passant par les personnels de l’Ecole qui l’ont aidé à conduire la création de la nouvelle Ecole, et bien sûr, sa famille. Avec un sourire plein d’indulgence pour les rires de ses petits-enfants courant dans l’atrium, il a conclu par les valeurs qui ont toujours animé son action : la confiance et la transmission. –

L’atrium de l’amphithéâtre Mérieux a résonné d’un éloge digne du parcours du chercheur, entrepreneur et ancien président qu’est Jacques, ainsi que des rires des petits-enfants venus célébrer l’honneur fait à leur grand-père.

 

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