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Actualité de l'ENS de Lyon

Retour sur les Journées européennes du patrimoine

Visuel des Journées européennes du patrimoine 2020
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Retour sur un week-end qui a vu plus de 150 personnes découvrir notre École, théâtre d’une belle programmation en l’honneur de la création de l’ENS Lettres et sciences humaines.

Le théâtre Kantor et le théâtre anatomique ont-ils un point commun ? Oui, ils ont été tous les deux évoqués lors des Journées européennes du patrimoine auxquelles l’ENS de Lyon participait les 18 et 19 septembre.
Retour sur un week-end qui a vu plus de 150 personnes découvrir notre École, théâtre d’une belle programmation en l’honneur de la création de l’ENS Lettres et sciences humaines.

Au programme deux visites de l’École, l’une intitulée « Visite du site Descartes », l’autre « Des œuvres d’art au détour d’un couloir ».

La visite du site Descartes débute devant le buste de Félix-Pécaut et pour cause... Pédagogue français, inspecteur général de l'Instruction publique, il fut chargé par Ferdinand-Buisson de fonder l'École normale supérieure de jeunes filles de Fontenay-aux-Roses en 1880 qui quelques années plus tard, en 2000 s’installerait à Lyon avec l’ENS de Saint Cloud : l’ENS Lettres et sciences humaines était née, c'était il y a 20 ans.

Alliant point historique et découverte des lieux, la visite continue. Les visiteurs découvrent le bâtiment, conçu comme un cloître par Henri Gaudin, mais aussi le jardin imaginé par Gilles Clément ou encore les bustes des grands pédagogues de l’Institut français de l’Éducation abrités au sein du Bâtiment Ferdinand-Buisson le bien nommé.
Les lieux sont bien sûr au service des différentes missions de l’École : par exemple le studio permet d’assurer notre mission de diffusion des savoirs (cours diffusés sur Canal U, UOH, etc).

Photo avec la fresque Albert Rafols CasamadaLa fresque d'Albert Rafols Casamada conçue spécialement pour l’École, épouse parfaitement l’architecture du bâtiment. Elle est la première œuvre d’art à être présentée lors de la visite Des œuvres d’art au détour d’un couloir. Située derrière l’accueil, ses couleurs chaleureuses la rendent incontournable. L'artiste « déploie un fond ocre-jaune fait de pigments naturels », couleur qui pour lui « fait écho à la lumière que nous donne le savoir ». Sur ce fond, il a construit un ensemble de signes chromatiques et dynamiques. Le premier signe en haut à droite de la toile symbolise « la porte ouverte vers le savoir »...

Dans un tout autre style, les visiteurs découvrent une œuvre d’art réalisée en direct en 2008 pendant le festival Dérapage, organisé par les associations étudiantes de l'ENS de Lyon : Dead or alive de Speedy Graffito. L'artiste en a fait don à l’École. Les thèmes de l'enfance et de la mort cohabitent dans la plupart des œuvres de Speedy Graphito et celle-ci ne fait pas exception.
Les visiteurs emprunteront également un couloir et découvrirons une des vitrophanies d'Aurélie Petrel, intitulée Ricochets. Vitrophanie ? Il s'agit d'une feuille adhésive translucide collée sur une vitre. Ce dispositif est conçu pour être traversé par la lumière et être visible de l'extérieur et de l'intérieur.

Des couleurs, des formes, le jardin de l’École conçu par Gilles Clément en propose également.photo du jardin
Ce bel îlot de 4 hectares abrite une mare - et ses habitants - et des mouflons, ils font partie de la gestion du site. Ici les espèces se régulent entre elles, les insectes ne dérangent pas, le désherbage se fait manuellement et il est très sélectif.
Avec les étés de plus en plus secs, une sélection s’est opérée et certaines espèces ont disparu du jardin pendant que d’autres apparaissent.
Les jardiniers font leur choix : le jardin en mouvement oblige à travailler en accompagnant la nature. Le plus grand arbre de ce jardin n’a jamais été planté et il se porte très bien.
Les visiteurs, visiblement fins connaisseurs, assaillent le jardinier de questions et lui demandent quelques conseils sur la pyrale du buis par exemple.


La Bibliothèque a également ouvert ses portes, héritière des fonds et livres de la bibliothèque du Musée pédagogique, le thème des Journées européennes du patrimoine, patrimoine et éducation, lui va comme un gant.

Comme à chaque fois, on découvre de véritables trésors sortis des réserves de la Bibliothèque. Une trentaine de livres étaient présentés, parmi eux un livre imprimé par et pour les aveugles et La Clé des langues de Comenius sans oublier les livres de prix, venus clore cette présentation.

C’est un livre qui attire le regard, il est imprimé avec des lettres en relief et sans encre. On peut lire le titre « Notice historique sur l’institution des jeunes aveugles », imprimée par les jeunes aveugles à Paris en 1817. On constate tout de suite que ce n’est pas « du Braille ». En effet, l’alphabet mis au point par Braille n’arrivera qu’au milieu du 19e Siècle. Il sera d’ailleurs présenté pour la première fois dans un livre imprimé en relief linéaire comme la Notice.

Ce livre est imprimé sur un papier épais, le papier n’est imprimé que sur un seul côté, puis les pages sont collées deux à deux. Le système, mis au point par Valentain Haüy, repose sur un principe : remplacer la vue par le toucher et donc la couleur par le relief. La Notice est composée d’un texte court ; néanmoins le livre est assez épais (32 pages). On remarque, en effet, que les lettres sont plus grandes que des lettres imprimées classiques et qu’il y a donc moins de lignes par page.
La Bibliothèque possède dans ses fonds, quelques écrits des divers théoriciens et pédagogues qui ont fait l’histoire de l’éducation. Parmi eux, deux célèbres ouvrages du grand pédagogue tchèque Comenius.

Page intérieure du livre de Comenius La clé des languesC’est l’ouvrage la Clé des Langues qui était présenté ce samedi. Cet ouvrage l’a rendu célèbre dans toute l’Europe. Son titre original est La Janua Linguarum reserata, littéralement la Porte des langues ouverte. La bibliothèque possède 7 éditions différentes. C’est l’édition quandrilingue – latin, allemand, français, italien- parue en 1644 qui a été choisie.
Cette version rencontra un immense succès. "Fidèle à sa théorie, suivant laquelle la connaissance des mots devait en même temps servir à acquérir celle des choses, il classe dans un ordre méthodique toutes les choses de l’univers, avec leurs noms latins et la traduction en langue vulgaire en regard, et fait de ce vocabulaire général un répertoire universel des connaissances. Il y rassemble ainsi 8000 mots parmi les plus usités."

Le dimanche, c’est sur le site Monod, que les visiteurs rencontrent des Géants de papier dans le cabinet de curiosités, lieu qui accueille les collections du département de biologie de l'ENS de Lyon. Ces collections, héritées des anciennes ENS de Fontenay-aux-Roses et Saint-Cloud, ont été constituées à partir de la fin du 19e siècle dès la création de ces établissements destinés à la formation d’enseignants et de chercheurs.

Pour nous faire découvrir l’histoire de l’enseignement des anatomies humaines, animale et végétale, le département de biologie et la bibliothèque se sont associés : les ouvrages exceptionnels de la bibliothèque côtoient les objets pédagogiques originaux dont les géants de papier du Docteur Auzoux (photo ci-contre)photo des géants de papier

Les trois intervenants nous racontent l’histoire de cet enseignement : on croise Descartes, Ambroise Paré mais aussi Molière qui évoque les théâtres anatomiques, on découvre la céroplastie et la recette du rappapillotage à laquelle il manque tout de même un ingrédient....Nous n'avons pas complétement percer le mystère du docteur Auzoux.

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