Contenu du programme : Le début des années 2000 a vu apparaître la notion de Slow Cinema, déclinaison de la Slow culture, dont l’horizon est d’identifier un ensemble de films caractérisé par la lenteur des choix esthétiques et narratifs : utilisation du plan-séquence, mode de narration sobre, primauté du quotidien sur le spectaculaire. À partir de ce cadre, nous nous proposons de réfléchir aux fondements théoriques de la manifestation de ce motif de la lenteur au cinéma moins pour « étiqueter » un ensemble de réalisateurs·trices que pour définir avec précision le phénomène. Critique du monde moderne (Hartmut Rosa), articulation entre mise en scène et rythme musical (Biro), renouvellement de l’attention particulière du dispositif cinématographique (De Luca), dépassement d’un temps cadré sur l’horloge du corps humain, la lenteur au cinéma recouvre de nombreuses notions anthropologiques et esthétiques mobilisées dans divers champs artistiques. Ces fondations théoriques permettront une enquête iconologique autour de plusieurs motifs esthétiques (la marche, le sommeil, l’attente, la pensée) à travers un corpus de cinéastes contemporains (Tsai Ming-Liang, Lav Diaz, Lisandro Alonso…) mais également issu de l’art vidéo (Willie Doherty, Douglas Gordon…).