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Les fictions de l'Anthropocène

COURS PUBLIC 2021 - RÉSILIENCE DES VIVANTS

Cours public organisé par l’École urbaine de Lyon avec Olivier Hamant, chercheur du Laboratoire de Reproduction des plantes

Six questions éclectiques en 6 séances pour explorer la sous-optimalité du vivant. 

L’analyse biologique et psychologique du fonctionnement humain démontre notre tropisme vers l’« optimisation », la recherche des incréments de performance. Mais cette optimisation est en général basée sur un ou deux critères seulement, comme la rapidité ou le gain financier. Cela aboutit inévitablement à des externalités négatives dans les sphères sociale et environnementale. Le débat sur la 5G est emblématique, en illustrant les œillères d’une partie du secteur de l’économie et des gouvernants, alors même que le monde numérique pourrait trouver d’autres voies de développement pour sa propre robustesse.

Cette pensée réductionniste, est très différente du fonctionnement systémique de la nature. Ainsi, la photosynthèse, un des mécanismes les plus fondamentaux de la vie sur Terre, n’a un rendement que de 2 % ! Des progrès très récents en biologie moléculaire et en modélisation ont démontré que ce faible rendement permet à la photosynthèse de s’adapter à de grandes fluctuations d’environnement, ce qui explique aussi pourquoi les végétaux peuvent vivre pratiquement partout dans le monde. Les mécanismes biologiques fonctionnent avec des redondances, de l’aléatoire, voire des incohérences, qui ne les rendent pas très performants, mais plutôt adaptables et résilients. En cherchant à optimiser un système sur le seul critère de la performance, les humains se privent de marges de manœuvre pour s’adapter.