Il est des instants où, d’un seul coup, tout se met à vaciller, à devenir trop lourd à porter, où l’univers entier prend des dimensions infinies. Un matin, au sortir de rêves agités, c’est ce qu’éprouve Claudie Willy. Avec son mètre quarante-cinq, tout lui paraissait déjà si grand… jusqu’à ce qu’un cauchemar vienne tout déséquilibrer.
Cette pièce met sur le devant de la scène ce qui est habituellement caché : les complexes qui empêchent d’avancer, les peines refoulées, les petites colères qui dissimulent souvent de grands drames. Quand le complexe physique colore tout le paysage mental, quand l’obsession de l’apparence extérieure conduit à une réflexion sur la démesure du drame intérieur, Claudie Willy est une pièce qui conduit à s’interroger sur l’importance du regard des autres, sur celui que l’on porte sur soi-même, sur les mécanismes du refoulement, et surtout, sur la perte. La perte de confiance en soi, la perte de repères, la perte de ce qui nous maintenait debout, fier et grand, même du haut d’un mètre quarante-cinq.
CLAUDIE : Oh ! Oh ! Valentine ? T'es où ? J’ai un peu peur… Tu veux me faire une blague ? Silence. D’habitude c’est moi qui fais les blagues ! Silence. Claudie entre dans un cercle de lumière. Bon, bah voilà. C’est super. Je suis toute seule. Le cercle de lumière rétrécit. Eh ! Je n’ai plus rien ! Vous pouvez au moins me laisser de quoi m’éclairer, non ? Je ne sais même plus si j’ai des bougies chez moi… J’en garde toujours, au cas où il y aurait une panne de courant. Vous aussi, non ? Ah ! Ça nous fait quelque chose en commun ! On pourrait aller boire une bière un de ces quatre ! Non, Claudie, non ! C’est pas pour nous ça ! On avait dit que c’était pas pour nous ! Oui mais il faut bien que je rencontre des gens ! Le cercle rétrécit. D’accord ! Je vais faire un effort. Bonjour ! Trop professionnel… Bonjooouuuur ! Non, ça traîne, ça traîne ! Claudie Willy ! Enchantée ! Personne ne dit enchantée comme ça ! Ni son nom complet ! Ça fait démodé ! Claudie, pour vous servir ! Chevaleresque… Claudie ! Mais vous pouvez m’appelez CLAU, CLA, CLLLLL, CCCC. Elle souffle trois fois. Elle ouvre la bouche mais aucun son ne sort. Oui, voilà, appelez-moi comme ça. De tout façon, je vais bientôt disparaître.
- Texte et mise en scène : Mylène Lerat et Camille Mas
- Jeu : Camille Mas, Mylène Lerat, Cordélia Monge, Hugo Roussel et Nino Salomon.
- Régie son et lumière : François Pitois
- Régie plateau : Camille Mas
- Assistanat au texte et à la scénographie : Adrien Barrier
- Costumes : Laëtitia Chanoz
Payant
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