Si le langage peut exercer du pouvoir, le pouvoir peut réciproquement se manifester à travers les pratiques langagières. C’est entre autres sous l’angle institutionnel qu’a été abordée la problématique d’un « ordre du discours » (Foucault, 1971). À partir des effets de la performativité du langage (Austin, 1962 ; Butler, 2004 [1997] ; Boutet, 2010), de la valeur symbolique qui lui est attribuée (Bourdieu, 2001) ou encore à travers les schèmes de domination véhiculés par la langue, la recherche a montré que le pouvoir n’est pas une caractéristique inhérente des individus mais qu’il est lié aux situations de communication qui l’impliquent, notamment dans l’institution. La légitimité des pratiques langagières, loin d’être naturelle, est construite par des normes et rituels sociaux (Goffman, 1974) qui n'effacent pas pour autant l’agentivité des individus (Ahearn, 2001).
Ces quelques réflexions suscitent les questions suivantes :
- Qui exerce le pouvoir et comment ?
- De quelle(s) manière(s) le pouvoir se transmet-il par le langage ?
- Comment est construite et reproduite la langue légitime ?
Ces relations entre langage et pouvoir pourront être abordées de manières diverses au sein des axes suivants.
- Axe 1 : Agir sur le langage, exprimer le pouvoir
- Axe 2 : Agir par le langage, faire exister
- Axe 3 : Asymétries de pouvoir
- Axe 4 : Transmission du pouvoir par le langage
- Axe 5 : Savoir e(s)t pouvoir
Intervenants :
- Josiane Boutet est professeure émérite à l’Université Sorbonne Université.
- Victor Corona est post-doctorant au laboratoire ICAR (CNRS, Lyon).
- Manon Him-Aquilli est maîtresse de conférences à l’Université de Franche-Comté.
- Maximilian Krug est post-doctorant à l’Université Duisburg-Essen en Allemagne.
- Simona Pekarek Doehler est professeure de linguistique appliquée à l’Université de Neuchâtel (Suisse).
Payant
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Isabel Colón de Carvajal
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