Des pétrocultures aux solarités, le nouveau champ des « humanités énergétiques »
« Sans les formes d’énergie auxquelles nous avons eu accès et que nous avons tenues pour acquises, nous n’aurions jamais été modernes. Nous sommes citoyens et sujets des carburants fossiles jusqu’au bout des ongles, que nous le sachions ou non ».
Cet extrait de la préface de Energy Humanities dirigé par Imre Szeman (2017) résume l’approche de ce nouveau domaine, qui s’intéresse à la manière dont les ressources, les systèmes et les usages énergétiques structurent les réalités matérielles, sociales et culturelles de la modernité ; à la manière dont les différents types d’énergie – fossiles, renouvelables… – avec leurs régimes respectifs d’extraction, de circulation et de gaspillage, exercent des contraintes très concrètes sur nos modes de vie – de la cuisine aux voyages et aux communications – ainsi que sur la reproduction des corps et des subjectivités.
Les réflexions de ce nouveau champ du savoir éclairent des questions fondamentales pour faire face aux bouleversements écologiques en cours : est-il encore possible de réinventer une autre modernité ? Et du même coup de nous « réinventer nous-mêmes », en d’autres êtres que ceux qui ont construit une civilisation sur les promesses, les intensités et les fantasmes de formes d'énergie particulièrement sales et destructrices ? Est-il suffisant de seulement basculer vers l’énergie solaire ? Ou bien faudra-t-il pas inventer et défendre une autre « solarité » que celle des promesses industrielles et techno-centrées du modèle économique dominant ?
La conférence aura lieu partiellement en anglais et en français.
Gratuit
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