Thématique : les révolutions
Histoire de l’art : Laura Foulquier (25 septembre, 9 octobre, 16 octobre, 6 novembre, 20 novembre)
Une révolution est une projection vers un à-venir, qu'elle se réclame et se pare du passé ou qu'elle s'en émancipe en réfutant toute trace, tout souvenir. Il n'en demeure pas moins qu'elle est un mouvement brusque, profus, profond, innervé d'un passé qu'elle dépasse et transcende pour le renouveler ou l'abolir durablement. Trajectoire drue et ductile, elle porte en elle les germes féconds du bouleversement, de la mise en branle. De l'invention de la perspective à son éclatement avec l'abstraction, en passant par la révolution caravagesque ou la révolution romantique, c'est une révolution comme une aube dont nous prendrons pleinement la dimension, une aube qui, pour reprendre les vers du poète Yves Bonnefoy, « colore peu à peu le temps recommencé ».
Cinéma : Aurel Rotival (18 septembre, 2 octobre, 23 octobre, 13 novembre, 27 novembre)
Septième art né de la révolution industrielle, le cinéma entretient avec l'idée même de « révolution » des rapports étroits et complexes : outils de témoignage, instruments de propagande, machineries techniques, symboliques et syntaxiques sujettes à de multiples d'innovations, les films ont tour à tour témoigné d'événements révolutionnaires, documenté, soutenu et accompagné les insurrections historiques ou inventé des formes, des pratiques et des imaginaires révoltés. En croisant les outils conceptuels et méthodologiques de l'iconologie filmique et des études culturelles, ainsi qu'en se penchant sur un certain nombre de problèmes esthétiques, politiques et idéologiques singuliers — la reprise de motifs religieux par des cinéastes révolutionnaires ; le traitement singulier de la révolution haïtienne à l'écran ; les formes filmiques des rapports sociaux de race et de colonialité —, ce cours entend interroger les multiples articulations, dialectiques et paradoxes qui, au cinéma, s'agencent entre forme(s), contenu(s) et contexte(s) révolutionnaires.